Retour sur A Plague Tale : Innocence, le chef d’oeuvre d’Asobo Studio (en attendant Flight Simulator)
Alors que la presse et les joueurs du monde entier n’ont d’yeux que pour l’exceptionnel The Last of Us Part II, THM et MegaDam ont enfin pris le temps de découvrir le dernier jeu des studios bordelais Asobo. Une oeuvre passée sous les radars du grand public mais qui, sur bien des points, parvient à titiller la justesse et l’intensité du diptyque de Naughty Dog avec Ellie et Joel.
A Plague Tale, un chef d’oeuvre « made in France »
A Plague Tale se déroule en France, au XIVème siècle. La Guerre de Cent ans et la Peste Noire ravagent les populations, et c’est dans ce contexte, plutôt original pour un jeu vidéo, que l’on incarne Amicia. Une jeune fille de 15 ans qui va devoir, avec son petit frère atteint d’une étrange maladie, faire face aux forces de l’Inquisition. Si le socle est bel et bien fidèle d’un point de vue historique, avec des références justes et précises sur la façon dont on vivait au moyen-âge, on découvre rapidement que le jeu penche tout de même pas mal du côté du fantastique.
En effet, A Plague Tale met en scène des forces mystiques surprenantes, mais comme on est bien élevés, on ne « divulgachera » point. Car A Plague Tale est doté d’une écriture ciselée et mature, et ça serait vraiment dommage de vous dévoiler des éléments de l’intrigue. Sachez simplement que l’histoire est sombre et que le jeu n’hésite pas à nous faire vivre des événements violents et parfois même dérangeants. Rappelons au passage que Asobo Studio prépare actuellement le nouveau Flight Simulator.
Jour, nuit, jour, nuit, jour, nuit
Au niveau du gameplay, le titre se présente comme un jeu d’aventure. On évolue ici dans des environnements plutôt fermés, avec un mélange entre des phases d’infiltration et des phases d’exploration, à base de puzzles et d’énigmes. La grande originalité dans le gameplay provient des rats. Des rongeurs qui sont très énervés et qui n’hésiteront pas à vous becter à une vitesse folle si vous les touchez. Le truc, c’est qu’ils ont peur de la lumière et il faut donc jouer en permanence avec cet élément : allumer des feux dans le décor pour éloigner les rats, détruire l’éclairage d’un ennemi pour attirer les rats vers lui, ou encore utiliser des faisceaux lumineux pour se frayer des chemins parmi les rats…
Bref, les possibilités sont très nombreuses, le level design est vraiment agréable et les défis qu’il nous propose savent se renouveler tout au long de la douzaine d’heures nécessaire pour arriver à la fin.
Alors attention, tout ne tourne pas non plus autour des rats. Il y a aussi des puzzles ainsi que des phases d’infiltration plus classiques, où il faut tenter d’échapper aux soldats de l’inquisition. Des phases qui utilisent les poncifs habituels du genre puisqu’il s’agit souvent de se cacher derrière des murets, de jeter des cailloux pour faire du bruit et de se dissimuler dans les herbes hautes. Certes, le gameplay n’est pas le plus novateur qui soit, il est vrai, mais il n’en est pas moins parfaitement maitrisé. Et par ailleurs, parfaitement souligné par une bande-son absolument exquise. L’empreinte musicale est assez atypique, avec beaucoup de violoncelles mais aussi de véritables instruments médiévaux comme la citole ou encore la guiterne.
Balivernes ! Je te créant ma gente dame, je me languis d’un A Plague Tale 2 !
En début d’article, je vous parlais de The Last of Us. Et c’est parce qu’A Plague Tale est globalement assez proche du jeu de Naughty Dog. Que ce soit dans la structure globale de son gameplay, mais aussi et surtout, dans la construction narrative. L’aventure est crue, mais jamais gratuite, et elle cherche sans arrêt à faire naître des émotions chez le joueur. Comme dans The Last of Us, ou d’autres jeux avant lui, tel le chef d’oeuvre Ico, A Plague Tale n’est pas une épopée solitaire.
La quasi-totalité de l’histoire se parcourt avec d’autres orphelins, et c’est ce lien, qui se construit au fil des heures, qui créé l’empathie avec les personnages. Une empathie qui arrive à naitre grâce à la juste de la réalisation et de la mise en scène. Alors c’est vrai qu’il reste une petite classe d’écart entre le jeu d’Asobo et les grands titres cités précédemment, mais A Plague est selon moi un titre qui fera date dans l’histoire du jeu vidéo. En attendant la suite, évidemment.
Et comme toujours, pour découvrir la critique de MegaDam en vidéo, ça se passe plus haut dans cet article !