Test The Last of Us Part 2 : le sublime adieu de Naughty Dog à la PS4
Après un développement (très) compliqué, The Last of Us Part 2 (ou TLOU2 pour les intimes) arrive enfin sur PS4. La suite du jeu de Naughty Dog, lancé initialement sur PS3, est évidemment l’un des jeux les plus attendus de cette année, et même de la génération PS4 tout court. Un titre qui nous invite à replonger dans cet univers post-pandémique si particulier, à l’ambition, au réalisme et à la violence clairement affichés, avec en prime la promesse de pousser les performances de la PS4 à un niveau jamais atteint. Mission accomplie ? Réponse tout de suite, dans notre test complet de The Last of Us Part 2 !
The Last of Us Part 2, l’heure du test !
On ne va rien vous apprendre, The Last of Us Part 2 est la suite directe de l’épisode lancé en 2013, sur une PS3 alors vieillissante, prête à céder sa place à la PS4. Un scénario qui se reproduit en 2020, avec ce The Last of Us Part 2 qui arrive sur PS4, alors que la PS5 sera disponible en boutiques en fin d’année. Un opus qui permet de retrouver le tandem Ellie/Joel, quelques années après les faits survenus dans le premier opus.
Tous deux évoluent dans une communauté plutôt paisible, dans le Wyoming, et on retrouve une Ellie plus adulte (forcément), mais aussi très remontée contre son protecteur, dont elle soupçonne encore et toujours un mensonge, déjà évoqué à la toute fin du premier opus.
Evidemment, un évènement inattendu va venir troubler cette paix, et le joueur va devoir se lancer dans une quête de justice d’une rare violence. Bien sûr, on stoppera ici le côté « scénario » de ce The Last of Us Part 2, mais sachez que l’aventure est dense, très dense, et qu’elle réserve d’innombrables surprises et autres bouleversements.
The Last of Us Part 2, comme des faux airs de jeu PS5 ?
Visuellement, The Last of Us Part 2 est un titre d’une beauté tout simplement hallucinante. Si God of War ou Horizon Zero Dawn avaient déjà placé la barre très haut, le jeu de Naughty Dog fait encore plus fort, avec des environnements ultra détaillés, des personnages plus humains que jamais et une nature d’un réalisme saisissant, et qui a clairement repris ses droits.
Cela s’accompagne de nombreux effets eux aussi d’une beauté effarante, mais aussi d’une vraie sensation de liberté. The Last of Us Part 2 n’est pas un open world, mais les environnements restent très ouverts, avec parfois différents embranchements qui mènent à l’objectif, mais aussi des actions très naturelles. Par exemple, vous voyez une arme posée sur le bureau dont la porte est verrouillée, pas de souci, il vous suffit de casser la vitre pour aussitôt aller récupérer votre bien. Cela parait tout bête, mais ce genre d’actions très naturelles sont très nombreuses dans le jeu.
A ce sujet, il faut savoir que le jeu récompense allègrement l’exploration, avec de nombreux documents, mais aussi des coffres, ou encore (et c’est plus intéressant) des armes et améliorations cachées. Certains endroits permettent également de profiter de certaines séquences scénarisées, et facultatives, mais qu’il serait franchement dommage de louper…
De même, au fil du jeu, on aperçoit les très (très) nombreux détails apportés à toutes les situations, et rien n’a été laissé au hasard ici. Si vous enjambez une fenêtre, et que votre pied vient heurter un bout de vitre, cette dernière va s’arracher dans un réalisme saisissant. Idem si vous sautez sur une corniche, vous pourrez casser certaines briques, de manière ultra réaliste, ultra localisée.
Là encore, cela parait très « simple », mais ces petits détails (dont on omet volontairement les plus impressionnants) sont très nombreux, avec parfois des interactions « inédites », qui procurent un sentiment de réalisme assez époustouflant. A titre personnel, cela m’a rappelé le choc Resident Evil 4, et cette possibilité alors incroyable en 2005, de casser portes et fenêtres, et d’utiliser des échelles pour se créer de nouveaux chemins. Vous verrez…
Difficile également de ne pas apprécier la fluidité des animations du jeu de Naughty Dog, que ce soit durant les combats, avec des affrontements aux allures de cutscenes parfois, mais aussi durant certains passages spécifiques, comme l’amélioration des armes sur les établis. En effet, à intervalle régulier, on pourra dénicher un atelier permettant d’upgrader les armes en sa possession. Outre le fait d’améliorer la puissance, la précision ou la contenance, cela permet également d’admirer son arsenal de très près, avec là encore un soin du détail juste hallucinant.
The Last of Us 2 : et si tout était une question de point de vue…?
Déambuler à cheval, dans une ville déserte, au sein de laquelle les infectés évoluent librement et dans laquelle la nature a repris ses droits, à (forcément) ce petit quelque chose de The Walking Dead. De même, par moments, le jeu prend des allures de Resident Evil (réussi), avec des bâtiments très sombres à visiter, évidemment remplis d’infectés et d’autres survivants désespérés (sans oublier de terribles jumpscares…). Comme expliqué plus haut, The Last of Us Part 2 est un jeu très violent, dans lequel nos façons de distinguer le bien et le mal vont être mises à l’épreuve comme jamais.
A ce sujet, la violence n’est jamais gratuite ici, et contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, le titre cherche constamment à responsabiliser le joueur, à le mettre face à ses actes, à lui faire mesurer les nombreuses conséquences (morales et physiques) engendrées par cette inexorable quête de vengeance. Serez-vous un héros, ou au contraire, un monstre aveuglé par sa soif de vengeance… ? Mystère…
Au passage, ne vous fiez surtout pas aux différents trailers du jeu, ni même à certaines théories (fumeuses) de personnes n’ayant pas joué au jeu et/ou qui se basent sur des leaks (souvent erronés)…
A noter que The Last of Us Part 2 n’impose pas toujours au joueur d’évoluer seul, et on pourra parfois bénéficier de l’aide d’un acolyte. Contrairement à bon nombre de jeux du genre, l’IA de ce dernier est assez exemplaire, et notre compagnon peut ainsi anéantir des ennemis en toute discrétion, nous couvrir, ou même nous tirer parfois d’une bien mauvaise passe.
La mise en scène est elle aussi impressionnante de maîtrise, dans les cutscene bien sûr, mais aussi (et surtout) en jeu, avec de nombreuses interactions entre les personnages, et un vrai sentiment de vie qui se dégage tout au long du jeu. C’est simple, on n’a jamais eu autant l’impression, lorsque l’on élimine un adversaire, de véritablement retirer un être cher aux yeux des autres ennemis du jeu. Incroyable…
Particulièrement riche en émotions au niveau de sa narration, de son scénario et de ses nombreuses cutscenes, The Last of Us Part 2 parvient aussi à générer une vraie tension en pleine action. En effet, tous les ennemis du jeu semblent non seulement uniques, mais également… humains. Ainsi, on surprend fréquemment ces derniers en train de discuter, mais lorsque l’on vient à éliminer discrètement l’un d’entre eux, les autres peuvent partir à sa recherche tant en scandant son prénom, ce qui rajoute une vraie touche d’humanité.
Sorry, but we just had to try and play it 🤘. We hope you don’t mind @CoreyTaylorRock 😋#TLOU2 #TheLastofUsPart2 #PS4Pro @slipknot pic.twitter.com/SfsOWPROp2
— THM Magazine (@THMMagazine) June 20, 2020
Idem du côté des chiens d’attaque, dont les maîtres pleureront la mort ou encore des ennemis que l’on maîtrise (en se glissant dans leur dos), avec certains qui implorent de les laisser en vie et d’autres qui nous provoquent dangereusement. A ce sujet, les chiens peuvent évidemment flairer les odeurs, ce qui ajoute une dose supplémentaire de stress, avec l’impossibilité de se cacher d’un animal comme on peut se cacher d’un humain. Autant d’éléments qui visent à instaurer une vraie tension, avec cette impression d’influer plus que jamais sur une communauté, en supprimant ses différents membres, ne sachant plus parfois si on œuvre pour le bien ou le mal… Impressionnant.
The Last of Us Part 2 : le plein d’ambition… et d’accessibilité !
S’il brille d’un strict point de vue technique, scénaristique et en terme de jouabilité, The Last of Us Part 2 est également un modèle du genre en matière… d’accessibilité. En effet, en farfouillant les options du jeu de Naughty Dog, on peut découvrir plusieurs dizaines d’options permettant d’ajuster le jeu, de manière à convenir à tous les joueurs.
On peut ainsi personnaliser les affichages à l’écran, avec diverses tailles de police, diverses couleurs, mais également afficher une flèche à l’écran pour indiquer le personnage qui parle, sans oublier une synthèse vocale, qui retranscrit tous les éléments à l’écran par la voix. On peut ainsi passer de longues minutes dans la section Options pour façonner le jeu à sa guise, et modifier par exemple le rendu visuel, ou accentuer tel ou tel paramètre sonore.
Les options graphiques sont également très nombreuses et hautement paramétrables, tout comme la section audio, sans oublier la possibilité de remapper les touches…. C’est simple, on n’a jamais vu une telle quantité de paramètres dans un jeu de ce genre, et The Last of Us Part 2 est une merveille en termes d’accessibilité. Un travail incroyable de la part de Naughty Dog, pensé dès le début du développement, et qu’il serait tout simplement injuste de ne pas saluer.
The Last of Us Part 2 : allez on vous raconte la fin ! (ça va, on déconne…)
Evidemment, hors de question ici de spoiler le moindre élément narratif de ce The Last of Us Part 2, tant les surprises sont nombreuses, et les découvertes sources d’émotions assez indescriptibles parfois. Le jeu de Naughty Dog en met clairement plein la rétine, et semble prendre un vrai plaisir à infliger baffe sur baffe au joueur, avec à chaque fois un moment de jeu extraordinaire, qui sera supplanté un peu plus tard par un autre, encore plus fou à vivre/voir.
Côté scénario, il faut savoir que Naughty Dog a su assez brillamment brouiller les cartes (un peu comme Konami et Capcom en leurs temps avec Metal Gear Solid 2 et Resident Evil 7…), et même si vous pensez avoir deviné tel ou tel élément narratif, dites-vous que vous êtes finalement comme Jon Snow dans Game of Thrones : « vous ne savez rien ». Un The Last of Us Part 2 qui prend aux tripes de la première à la dernière seconde, et qui nécessite entre 20 et 25 heures pour être bouclé une première fois. Un titre ultra dense, ultra généreux, et dont le soin du détail ahurissant laissera clairement des traces sur cette génération de consoles.
Alors certes, il y aura forcément matière à débat sur tel ou tel choix scénaristique, tel ou tel personnage, mais personne ne pourra remettre en question l’intensité globale du jeu, avec une tension, un stress et un sentiment de vengeance magistralement mis au point par Naughty Dog, comme rarement (voire jamais) vu auparavant. A titre purement personnel, je ne crois pas avoir à ce point « vécu » un jeu vidéo, et certaines scènes procurent une véritable tension, si bien que l’on a souvent (très) peur de ce qui est susceptible d’arriver à tel ou tel personnage. Le rythme général est lui aussi admirable, avec des phases d’action à couper le souffle, des phases de recherche et d’exploration, mais aussi d’autres séquences (vraiment) très feel good entre deux tueries, qui permettent de s’attacher on ne peut plus aux différents protagonistes et de mieux comprendre leurs parcours respectifs.
Bref, on ne saurait que trop vous conseiller d’éviter encore pendant quelques jours toute forme de spoil et autre théorie fumeuse, pour tester par vous-même ce The Last of Us Part 2. En effet, absolument rien de ce que vous pourrez voir, ou lire, ne sera à même de retranscrire toute l’intensité du titre signé Naughty Dog, avec un jeu qui va jouer avec vos émotions de la première à la dernière minute. Un sublime cadeau d’adieu de la part de Naughty Dog à la PS4.
(Test de The Last of Us Part 2 réalisé sur PS4 Pro, à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur)