Test Maneater : notre avis concernant cet action-R(equin)PG au (bon ?) goût de squale
Le test de Maneater sur PS4 Pro !
En gestation depuis quelques années chez Tripwire Interactive, Maneater est enfin disponible ! Rappelons qu’il s’agit là d’un titre plutôt original, puisque la promesse est de proposer un action-RPG, dans lequel les joueurs incarnent un bébé requin (bouledogue). Arraché du ventre de sa mère par le chasseur Pete l’Ecailleux, notre petit squale va devoir apprendre à survivre seul, avec évidemment, au fond son petit coeur fragile de requin, une vraie soif de sang et de vengeance. Cette étonnante expérience « shARkPG » vaut-elle le détour ? Réponse dans notre test complet de Maneater !
Baby shark doo doo doo doo
Sans trop vous dévoiler l’intrigue de ce Maneater (qui tient sur un demi post-it), on incarne rapidement un bébé requin, qu’il va falloir aider à grandir et à devenir un puissant prédateur tout en explorant divers environnements marins. Comme dans un Assassin’s Creed ou un Far Cry, le jeu est découpé en plusieurs zones interconnectées, avec des marais, des rivières, des stations balnéaires…
Chaque zone regorge d’objets à découvrir, de créatures à engloutir, de baigneurs à effrayer (et à manger), sans oublier divers objectifs annexes et un prédateur ultime pour chaque zone. « Mangez, explorez et évoluez pour devenir la machine à tuer ultime » explique-t-on chez Tripwire Interactive.
Les premières minutes passées en compagnie de ce Maneater sont plutôt agréables, avec un petit requin qui se manie très facilement, pour peu que l’on soit à l’aise avec les deux joysticks et le bouton R2 notamment, puisque c’est ce dernier qui permettre de desserrer/serrer la mâchoire de notre jeune squale.
Comme dans un RPG, le fait de dévorer des ennemis ou d’accomplir des objectifs permet d’engranger de l’XP, ce qui à terme, permettra de faire gagner des niveaux à notre jeune machine à tuer en devenir. Les ennemis aussi ont un niveau, et il est ainsi vivement déconseillé de se frotter à un alligator de niveau 11, lorsque l’on affiche un timide niveau 2.
A ce titre, les premiers instants sont plutôt stressants, puisque le danger peut survenir d’un peu partout. Aussi, certains poissons, pourtant de taille réduite, n’hésitent pas à s’en prendre à nous si on croise leur chemin. Des premières minutes plutôt stressantes, et plutôt intéressantes à vrai dire.
Mommy Shark doo doo doo doo
Néanmoins, si on prend plaisir à incarner le vilain requin des films de notre enfance/adolescence, on comprend vite que pour apprécier ce Maneater, il va également falloir fermer les yeux sur quelques aspects.
Techniquement tout d’abord, malgré un test réalisé sur PS4 Pro, Maneater manque très clairement de finition. Le jeu n’est pas un modèle de beauté globalement, mais au-delà de ça, le titre se permet de ramer (parfois très fort) lorsque plusieurs ennemis sont à l’écran, ou lorsque l’on sort/pénètre dans une nouvelle zone. A cela s’ajoutent quelques bugs de collision, mais aussi quelques soucis ayant entraîné le crash du jeu…
Même s’il n’est pas très beau, Maneater offre malgré tout d’excellents moments, très immersifs, avec un requin qui a pour sa part bénéficier d’une modélisation assez exceptionnelle. Si vous êtes (comme moi) un peu craintif à l’égard des requins ou des fonds marins (merci Spielberg pour le traumatisme), alors vous pourrez parfois ressentir une certaine peur ici, le jeu étant bien aidé par une section audio très discrète, mais plutôt réussie.
Dommage toutefois que certains passages à la limite du contemplatif laissent si souvent place à des combats très (très) bourrins, et à des mécaniques de jeu très peu inspirées, si ce n’est d’éléments piochés chez Assassin’s Creed, GTA… Dommage également de devoir se farcir des quêtes annexes redondantes et sans intérêt, comme aller tuer 10 tortues dans telle zone, dévorer 15 humains sur telle plage…
Heureusement, certaines quêtes sortent un peu du lot, et un prédateur ultime nous attend à la fin de chaque zone, ce qui pousse finalement à se dépasser pour découvrir ces différents ennemis.
A cela s’ajoutent des « chasseurs » qui viendront se frotter à nous en fonction de notre niveau d’infamie, qui grimpera en exterminant bateaux et humains. Aussi, Maneater se pare d’un fil rouge, le but étant, je vous le rappelle, de retrouver Pete l’Ecailleux. Pour cela, après avoir accompli certaines quêtes bien spécifiques, il faudra se rendre à un certain point de la map, pour déclencher une petite cut-scene.
L’autre souci, c’est que la progression de Maneater est très mal expliquée, et on a mis quelques heures avant de comprendre comment faire progresser le scénario. On a donc visité les environs, on a rempli diverses quêtes, occis différents ennemis… sans jamais faire progresser l’intrigue. Au fil du jeu, on est parvenu à raccrocher le wagon scénaristique (qui nécessite en fait de réaliser certaines quêtes bien spécifiques, mais pas forcément différentes des quêtes annexes), mais l’angoisse du départ a alors laissé place à une surpuissance démesurée.
Grandma Shark doo doo doo doo
En effet, au fil du jeu, notre bébé squale va gagner des niveaux, et évoluera en requin adolescent, avant d’atteindre l’âge adulte. Par la suite, on accédera au statut d’Ancien, et ceux qui iront au bout de l’aventure pourront même prétendre au titre de « Méga ». Chaque transformation s’accompagne d’une hausse de puissance, ainsi que d’un tout nouveau style visuel. Et c’est très réussi !
A cela s’ajoutent des « améliorations« , qui vont permettre par exemple d’équiper notre requin de mâchoires électriques, d’une queue osseuse plus puissante, de nageoires bioniques et autres pouvoirs dont on peine à comprendre le pourquoi de ces évolutions. Chaque évolution modifie l’apparence et les caractéristiques du squale, et si on démarre avec un petit requin 100% naturel, on termine avec une pure machine à tuer qui n’a pas grand chose à envier à Robocop. Un peu dommage…
Comme dit plus haut, si les débuts du jeu installent un peu d’angoisse, le challenge bascule très rapidement en notre faveur, si bien qu’à la moitié du jeu, notre requin est quasiment indestructible, et inflige des dégâts colossaux. De craindre la présence d’un crocodile en début de partie, on nage sereinement au milieu d’un banc de requins marteaux, au milieu desquels se promènent quelques orcs… avant de faire un carnage en martelant la touche R2 et en contrôlant (tant bien que mal) la caméra. Au total, il nous a fallu un peu plus de 9 heures pour boucler ce Maneater. Certes, le jeu n’a pas été bouclé à 100%, et une fois terminé, on peut continuer son aventure. Trois heures supplémentaires nous ont permis de découvrir l’intégralité des secrets des différentes zones.
Dire que l’on ne s’est pas amusé sur Maneater serait mentir, mais force est d’admettre que le jeu manque cruellement de finition, et hormis un excellent postulat de départ autour duquel les développeurs se sont efforcés de broder un jeu, avec des idées et des mécaniques de gameplay vues et revues, le titre ne devrait pas rester dans les mémoires. Dommage, car le potentiel était assez énorme…
Notre avis concernant Maneater
Test de Maneater réalisé sur PS4 Pro, à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur