Test Streets of Rage 4 : et si c’était lui LE meilleur jeu de ce mois d’avril ?
En développement depuis de très longs mois maintenant, Streets of Rage 4 se veut le digne héritier des trois épisodes parus au début des années 90 sur une certaine Mega Drive. Pour de nombreux fans (comme nous), le premier Streets of Rage fait figure de monument vidéoludique. Autant dire que ce quatrième opus est très (très) attendu, et malgré un vrai scepticisme de notre part lors des différents trailers diffusé jusqu’ici, force est d’admettre que, manette en mains, ce Streets of Rage 4 est une pure réussite. Notre test !
Le test de Streets of Rage 4 !
Chapeauté par Dotemu, LizardCube et Guard Crush Games, Streets of Rage 4 est un jeu très frenchy, et s’est dévoilé progressivement au gré de divers trailers. Avec son look très affirmé, le jeu a soulevé de nombreuses interrogations. En effet, si ce style « dessiné à la main » a fait des merveilles sur Wonder Boy : The Dragon’s Trap, l’adapter à Streets of Rage avait de quoi inquiéter. De même que les nouveaux personnages, dont Cherry, armée… d’une guitare. Pour rappel, il ne s’agit pas ici d’un remake, d’un reboot ou d’un quelconque remaster, mais bien d’un tout nouvel opus.
Autant être sincère, je ne donnais pas cher de ce Streets of Rage 4 jusqu’à il y a quelques jours encore, pas friand (du tout) de l’approche visuelle adoptée par les développeurs. Pourtant, il suffit de lancer le premier niveau pour être totalement conquis et happé par un jeu qui transpire clairement la passion et une vraie volonté de donner une suite digne de ce nom à la saga. Explications.
Ainsi, au lancement, ce Streets of Rage 4 permet de se lancer à l’assaut du mode Histoire, dans lequel il s’agira de lutter face aux agissements des jumeaux Y, les fils de Mr X, et nettoyer les ruelles de Wood Oak City. On traverse ainsi un peu plus d’une dizaine de niveaux, en incarnant au choix un Axel Stone vieilli mais toujours aussi stylé (et barbu), la virevoltante Blaze Fielding, Cherry Hunter ou encore le surpuissant colosse Floyd Iraia.
Un mode Histoire, un mode Arcade (à l’ancienne !)
Le tout est narré de façon assez brève, via des petites vignettes, et accompagné d’une bande son juste extraordinaire (bravo à Olivier Derivière pour son travail exceptionnel), à deux ou trois petites exceptions près. Evidemment, chaque personnage dispose d’un panel d’attaques qui lui est propre, avec des personnages qui n’ont pas tous la même puissance, la même vitesse, la même résistance, la même allonge…
Ainsi, certains personnages sont capables de courir par exemple (Cherry) ou de faire grimper rapidement la jauge de combo, quand d’autres peuvent saisir deux ennemis simultanément (Floyd) et venir plus rapidement à bout des ennemis par leur plus grande puissance de frappe. De leur côté, Axel et Blaze (et Adam) conservent leurs aptitudes classiques, avec de nombreux combos à maîtriser, des choppes, des coups de pieds sautés, mais aussi des attaques spéciales (via Triangle) qui consomment un peu de vie. A cela s’ajoute une super attaque par personnage, en fonction des étoiles ramassées dans le niveau.
Côté durée de vie, le mode Histoire de Streets of Rage (en mode Normal) nécessite entre 1h30 et 2h de jeu, ce qui est impeccable pour profiter pleinement de l’aventure, tout en évitant de sombrer dans une certaine forme de lassitude propre à ce genre de jeu. A noter qu’il est possible de sauvegarder (automatiquement) à chaque fin de niveau, pour reprendre sa partie plus tard, contrairement au mode Arcade, qui impose quant à lui de finir le jeu d’une traite, et avec un seul Crédit. A l’ancienne !
Côté modes de jeu, on peut également rejouer le chapitre de son choix, et même affronter les différents boss (tous très réussis d’ailleurs, hormis peut-être un boss un peu plus « musical », et moins inspiré). Plusieurs niveaux de difficulté sont de la partie, dont un mode « Mania » particulièrement ardu.
Un mélange de nouveautés et d’antiquités
Au fil des parties et des combos, on accumule évidemment des points, qui vont venir remplir une barre de progression. Cette dernière dispose de certains paliers, et on pourra ainsi déverrouiller de nouveaux personnages, une fois le palier atteint. De quoi motiver à jouer encore, et encore…
Outre Adam Hunter (le papa de Cherry), on pourra également sélectionner, à terme, l’intégralité des personnages de Streets of Rage 1, 2 et 3. L’autre bonne nouvelle, c’est que ces derniers sont proposés dans leur jus, soit dans leurs pixels d’origine, et conservent les coups d’époque ainsi que les sonorités.
Par exemple, Axel Stone version Streets of Rage 1 ne dispose pas d’un coup spécial, ne peut pas courir, mais peut faire appel à la police. Le même Axel Stone version Streets of Rage 3 peut courir, effectuer des roulades et enchaîner davantage de combos, mais il est un chouia moins puissant.
Là encore, si cette présence des personnages « rétro » avait de quoi étonner, leur présence est pleinement justifiée ici, et même si les héros du premier opus font assez vieillots, et que parfois leur intégration dans un jeu « tout en HD » est assez limite, visuellement parlant, c’est un vrai plaisir que de pouvoir retrouver « la totale » Streets of Rage. Evidemment, le jeu est jouable à deux en coopération locale, mais également à 3 et même 4 joueurs. Et oui, vous pourrez venir coller de grosses mandales à votre acolyte si vous le souhaitez.
Streets of Rage 4, côté gameplay
Esthétiquement, on l’a dit, malgré son côté « fait à la main » qui peut faire peur, Streets of Rage 4 est une pure réussite visuelle. Le jeu regorge d’animations et autres petits effets qui permettent à tout ce beau monde de prendre vie sous nos yeux, avec un petit côté Comix Zone parfois. L’autre bonne nouvelle, c’est que cela s’accompagne par un gameplay lui aussi très poussé, sans oublier d’être bien pêchu, avec certes une mécanique de base très classique, mais boostée par de nouvelles possibilités.
On peut par exemple enchaîner énormément de combos dans ce Streets of Rage 4, en faisant « rebondir » les ennemis sur les murs. De même, on peut récupérer les armes « au vol« , utiliser certains éléments de décor, utiliser de très nombreuses armes… On ne va pas détailler ici toutes les nouveautés, tant elles sont nombreuses et bien trouvées, et c’est un pur plaisir que de découvrir, par soi-même, les nombreuses possibilités offertes par le jeu.
Le gameplay est punchy, la course au combo est une vraie drogue, les niveaux sont d’une beauté surréaliste, les musiques sont (pour la plupart) à tomber… Autant d’éléments qui font qu’il est très (très) difficile de lâcher la manette une fois l’aventure démarrée. Certes, on regrette parfois un personnage un peu lent, des déplacements verticaux un peu moches ou des ennemis qui ont parfois tendance à se bloquer dans le décor, mais rien de grave. Aussi, on pestera, souvent, très souvent, face à ce stupide mob qui brise notre combo avoisinant les 100 coups avec un petit coup de tête ou pire, une petite gifle… C’est rageant, c’est frustrant, mais c’est le jeu.
Un mode « rétro » dans Streets of Rage 4?
Pour parfaire la présence des personnages des anciens opus, ce Streets of Rage 4 propose diverses options pour finir de séduire le fan de rétrogaming. En effet, outre une bande-son toute neuve, avec des thèmes plutôt brillamment remodelés, un petit tour dans les options permet de basculer vers une section audio « rétro« , pour (re)jouer avec les musiques originales des deux premiers opus. Génial !
Côté filtres graphique, outre un flou lumineux et diverses possibilités concernant la qualité des premier et arrière-plan, Streets or Rage 4 offre un filtre « rétro », avec en bonus l’option écran cathodique CRT. Illustration ci-dessous avec à gauche, l’affichage HD « de base« , et à droite, le même écran de jeu, avec le filtre Retro CRT activé.
Cela se traduit à l’écran par une pixellisation à outrance, pas toujours très élégante selon les niveaux, mais plutôt réussie lorsque l’on incarne les personnages d’antan. A cela s’ajoutent de nombreux Extras à visionner, permettant d’apprécier les Coulisses du jeu, et notamment la création des personnages, des niveaux, des ennemis…
Alors qu’en ce mois d’avril, tous les regards (ou presque) étaient tournés vers Final Fantasy VII Remake ou encore Trials of Mana, avec son identité visuelle, sa bande-son ultra soignée, son gameplay peaufiné à l’extrême, ses bonus à déverrouiller (en jouant) et son multijoueur « à l’ancienne« , Streets of Rage 4 saura, en l’espace de deux coups de poing et trois coups de pied, remplir de bonheur et d’émotion le joueur un minimum fan de beat’em all. Comme quoi, et comme l’explique une célèbre publicité, les meilleures choses dans la vie, sont les plus simples.