France : et si on continuait le télétravail, même après le confinement ?
Après le confinement, le télétravail ?
Il y a quelques jours, on apprenait que les Français allaient, pour la plupart, modifier leurs habitudes en ce qui concerne leurs collègues de bureau. En effet, la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus devrait profondément changer les attitudes des travailleurs. Au total, plus de 63% des Français le pensent, les femmes (72%) étant beaucoup plus convaincues de ces bouleversements que les hommes (53%). Beaucoup envisagent ainsi d’arrêter de faire la bise ou de serrer la main au travail.
Deskeo, premier opérateur de bureaux flexibles en France, a voulu savoir comment les Français réagiront après le confinement et s’ils étaient disposés à faire plus ou moins de télétravail. Une enquête menée auprès de 2 915 professionnels.
« Après quatre semaines d’expérimentation nationale du home office (ou télétravail), les Français ont non seulement pris l’habitude de travailler de chez eux, mais ils voudront le faire plus souvent après le confinement” commente Frank Zorn, co-fondateur de Deskeo. En effet, selon l’étude, 62% des sondés expriment clairement l’envie de continuer de travailler à distance après l’épisode coronavirus. Seuls 12% ne souhaitent pas changer leurs habitudes et attendent patiemment de retrouver leur ancien rythme de travail, ainsi que leurs collègues.
Un gain de temps, de confort, de concentration
Si l’on se fie à cette étude, les Français détestent perdre du temps dans les transports. De ce fait, c’est ce gain que plus de 38% d’entre eux apprécient le plus dans le télétravail. Parallèlement, 27% valorisent aussi le fait de travailler au calme pour pouvoir se concentrer. Bon, ça bien sûr, c’est si on télé-travaille sans enfants à la maison, car sinon, les notions de calme et de concentration deviennent très abstraites…
Selon Deskeo, les entreprises doivent davantage penser leurs espaces de travail comme des lieux de vie et s’inspirer de ce qui se fait à la maison. En télétravail, on apprécie par exemple de passer d’une pièce à l’autre tout au long de la journée. Commencer debout dans la cuisine pour organiser sa journée, s’asseoir à son bureau pour se concentrer, s’allonger sur le canapé pour favoriser la créativité, marcher sur le balcon pour parler au téléphone, s’autoriser une petite pause de temps en temps…
Evidemment, le télé-travaille a également pour conséquences certains manques, et pour la majorité des sondés (43%) c’est l’émulation collective émanant d’un espace de travail dynamique qui manque le plus. Evidemment, les échanges avec les collègues manquent également aux télé-travailleurs (35%), contrairement aux pauses entre collègues (4%) et à la pause déjeuner en entreprise (5%).
Des entreprises plus ouvertes au télé-travail ?
Même si certains ont découvert une nouvelle manière de travailler avec le concept de télé-travail, les entreprises accepteront-elles le home office facilement ? 55% des Français pensent que leur société sera favorable au télétravail. Dans le détail, 4% déclarent que leur employeur sera tout à fait d’accord et 51% plutôt favorable. En revanche, 36% pensent que leur entreprise sera plutôt contre et 8% totalement opposée.
Au passage, 42% des hommes déclarent que le home office est incompatible avec leur activité professionnelle et 41% des femmes pensent que leur entreprise a une culture du présentéisme trop importante. Enfin, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à craindre que leur employeur leur refuse le droit de télétravailler par manque de confiance.
Soulignons qu’une fois le confinement terminé, il apparaît que plus de 85% des Français auront un avis positif sur une entreprise qui proposera du home office. Inversement, 86% des travailleurs auront un a priori négatif sur une société opposée au télétravail.
Le télétravail n’est plus un bonus lorsqu’il s’agit de choisir un emploi. Les entreprises ont clairement intérêt à se montrer ouvertes au sujet du télétravail, tant pour attirer de nouveaux talents que pour les conserver. À salaire équivalent, il s’agit d’un argument de poids qui peut faire la différence au moment de faire un choix entre plusieurs employeurs“ conclut Frank Zorn.
Rappelons au passage qu’il est désormais possible d’utiliser une attestation dérogatoire de sortie sur son smartphone, sans avoir à imprimer un quelconque formulaire.