Test Resident Evil 3 Remake : la surprise (loupée) de Capcom ?
Vous le savez peut-être, chez THM Magazine on a littéralement adoré Resident Evil 7 et sa toute nouvelle approche du genre, sans oublier ses excellents DLC, mais on a aussi dévoré le remake de Resident Evil 2 lancé en début d’année dernière. Autant dire que l’on attendait de pied ferme de pouvoir tester ce nouveau Resident Evil 3 Remake. Après avoir bouclé à plusieurs reprises cette refonte des aventures de Jill Valentine, il est grand temps de livrer notre verdict. Notre test complet de Resident Evil 3 Remake, c’est maintenant !
Le test de Resident Evil 3 Remake !
Dans un premier temps, il convient de rappeler que le titre de 1999 était davantage orienté action que ses prédecesseurs. Resident Evil 3 proposait certes quelques énigmes, mais le jeu était autrement plus dynamique, et « couillu« , que les épisodes précédents. Pour ce « remake », Capcom a choisi non seulement de revisiter de fond en comble le jeu d’origine, mais également (et ça on ne le savait pas…) de pousser encore un peu plus loin le curseur « action« …
En effet, si vous pensiez retrouver un remake 100% fidèle à l’original, détrompez-vous, ce Resident Evil 3 Remake reprend évidemment de nombreux éléments, mais il en occulte également certains, pour en ajouter de nouveaux. On évolue donc dans de nouveaux lieux, on rencontre de nouveaux ennemis, on résout de nouvelles énigmes… ah non, ça non, il n’y a pas la moindre énigme (digne de ce nom) à résoudre dans Resident Evil 3 Remake.
Le jeu nous place évidemment dans la peau de Jill Valentine, plus belle que jamais ici, laquelle est pourchassée par le géant Némésis. Comme dans l’opus original, ce dernier déboule au moment où l’on s’y attend le moins, l’occasion de participer à des combats de boss très inspirés au début, et un peu moins intéressants vers la fin de l’aventure. Là encore, Capcom s’est autorisé d’étonnantes fantaisies, avec un Némésis « évolutif », un peu concon aussi par moments il faut bien le dire, avec quelques séquences à la mise en scène aux forts accents hollywoodiens. Au passage, les choix présents dans l’opus d’origine ont été supprimés ici.
Un démarrage tonitruant, mais…
Impossible de le nier, les premiers instants passés en compagnie de Jill Valentine sont vraiment exceptionnels. L’intensité, le stress, le côté oppressant, les zombies dangereux… tout est réuni pour proposer l’expérience Resident Evil que l’on attendait tant ! A cela s’ajoute une réalisation technique bluffante, avec des effets de feux et de lumières d’une beauté incroyable. Durant les 2 premières heures, c’est une évidence, on joue au « meilleur Resident Evil de tous les temps !! » et on n’a aucunement envie de lâcher le pad.
Toutefois, sans trop spoiler, après ce démarrage tonitruant, Resident Evil 3 Remake affiche assez vite une nette baisse de forme, la faute à une orientation action vraiment (vraiment) trop marquée. En effet, non seulement Jill Valentine met la main sur un arsenal de guerre très tôt dans l’aventure, mais en plus [ATTENTION SPOILER] le jeu nous impose parfois d’incarner l’autre héros de cette aventure : Carlos.
Avec ce cet agent spécial armé jusqu’aux dents (et bigrement mal coiffé), le jeu prend alors une toute autre dimension, et on a l’impression d’évoluer dans un TPS classique, misant essentiellement sur l’action, sans jamais retrouver ce charme « Resident Evil » que l’on recherche. Imaginez la campagne de Chris dans Resident Evil 6, en un peu moins pire…
Ainsi, à compter de la moitié du jeu environ, Resident Evil 3 Remake abandonne le côté oppressant et dangereux des débuts, pour un style action très (trop) marqué, ce qui dérangera forcément ceux qui aiment le côté « survival » de Resident Evil. En effet, on ne joue pas à un Resident Evil pour être armé jusqu’aux dents, pour massacrer du zombie par dizaines à la mitrailleuse, pour être coincé dans un hall et devoir exterminer plusieurs vagues de zombies à la grenade pour progresser… Et pourtant…
Côté durée de vie, ce n’est pas une surprise, ce Resident Evil 3 Remake n’est pas un modèle de longévité. Comptez environ 5/7 heures pour voir le fin mot de l’aventure lors du premier run, en prenant un minimum le temps de fouiller les zones et/ou d’observer les environs. Certains environnements valent vraiment le coup d’oeil, même si on n’échappe pas ici à certains décors très gris, très lisses… Rappelez-vous la déception du dernier quart de Resident Evil 7… voilà, vous avez l’image.
C’est dommage, car ce Resident Evil 3 Remake offre parfois de vraies bonnes surprises, avec la visite de certains lieux, ou même des références à d’autres épisodes de la saga, voire même à d’autres jeux Capcom. Dommage toutefois que certaines séquences soient si vite expédiées, et que le côté « ouvert » du début laisse rapidement place à un côté « couloir » forcément moins agréable à parcourir. Dommage également de la part de Capcom de vouloir à tout prix en mettre constamment plein la vue aux joueurs, avec une mise en scène parfois trop musclée, trop explosive, et limite grotesque par moments.
Durée de vie, rejouabilité… mode multijoueur
L’aventure est relativement courte donc, elle devient très vite trop orientée action, mais cela n’empêche pas de vivre quelques très bons moments en compagnie de Jill Valentine (moins avec Carlos). On prend donc du plaisir à (re)vivre cette aventure, même si certains changements scénaristiques et autres « oublis » vont forcément dérouter quelques joueurs. Dommage toutefois qu’hormis la campagne principale, ce Resident Evil 3 Remake ne propose absolument rien à se mettre sous la dent.
Pas de mode secondaire comme dans Resident Evil 2 ou RE7, pas de scénario alternatif… Certes, on peut déverrouiller des armes bonus (avec munitions illimitées en option) pour rendre l’aventure encore plus bourrine, mais est-ce vraiment ce que l’on souhaite ? Difficile donc de retrouver un intérêt une fois l’aventure terminée, si ce n’est éventuellement tenter le mode Hardcore si on a opté pour le mode Normal lors du premier run. A ce sujet, le challenge général est assez modéré, et mise à part la première section du jeu (et encore), le jeu se charge de renflouer régulièrement le joueur en herbes et en munitions, souvent juste avant un affrontement d’ailleurs…
Alors oui, on me dira : « Hé ! Mais le jeu Resident Evil Resistance est inclus avec ce RE3 Remake mon coco tu sais ? » A cela je répondrais oui, mais je m’en cogne pas mal, étant donné que je suis un adepte du jeu en solo, et en particulier du Resident Evil en solo. Idem pour God of War, Uncharted, The Last of Usn et toute autre licence « solo » qui souhaite quand même (sans trop savoir pourquoi parfois…) mettre un pied dans le multi. Fidèle à ma team #VieuxCon, je fais donc partie de ceux qui considèrent qu’un bon mode solo suffit à faire un grand jeu (comme le dernier God of War sur PS4).
Cela étant, le mode Résistance de ce Resident Evil 3 Remake n’est pas mauvais, loin de là. Il propose un système de jeu asymétrique, en 4 contre 1, avec un joueur incarnant le vilain mastermind, et 4 autres qui incarnent des survivants qui doivent coopérer pour s’évader du piège en un temps limité. C’est pas mal… mais moi j’aime jouer à Resident Evil en solo, et je vous emmerde.
Bref, vous l’aurez sans doute deviné, à mon sens, ce nouveau Resident Evil 3 Remake permet de passer quelques heures plutôt agréables en compagnie de Jill et Carlos. On vit quelques séquences vraiment inoubliables, mais il faudra en contrepartie se farcir également quelques passages vraiment lourdingues, que l’on voit arriver à 3 kilomètres, et qui font presque pousser un soupir d’ennui… Ceux qui connaissent l’opus original par coeur auront également de quoi rouspéter face aux nombreux changements (pas toujours positifs) opérés par ce remake.
Notre avis concernant Resident Evil 3 Remake
Test réalisé à partir d’une version PS4 de Resident Evil 3, sur PS4 Pro.