Test Control : la bonne surprise de la rentrée, par Remedy Entertainment
Dévoilé sur la pointe des pieds lors de l’E3 2018, le Project 7, aujourd’hui connu sous le nom de Control arrive dans nos contrées. Bien connu pour les deux premiers Max Payne, Alan Wake et plus récemment Quantum Break, Remedy Entertainment nous prouve bien souvent sa maîtrise du genre. Le jeu extra-dimensionnel du studio finlandais spécialiste en TPS réussira-t-il là où leur précédent bébé a échoué ?
Control enfin dans nos mains !
L’action de Control se déroule à New York, dans les bureaux du FBC (Bureau Fédéral du Contrôle), appelés l’Ancienne Maison, qui abrite l’agence secrète. Ce dernier est attaqué par le Hiss, une entité hostile et surnaturelle qui prend possession des employés et les transforme en dangereux ennemis. Le joueur incarne Jesse Faden, qui va tenter de reprendre le contrôle de la situation et de retrouver son frère Dylan, enlevé par l’agence il y a 17 ans dans la modeste ville d’Ordinary.
Au début du jeu elle s’empare du revolver appartenant à l’ancien directeur Trench, et devient, malgré elle, la nouvelle directrice du FBC. Au cours de l’aventure, elle obtiendra plusieurs pouvoirs télékinétiques. A l’aide de sa nouvelle arme (et d’autres plus tard dans le jeu), Jesse va résoudre diverses situations dans l’Ancienne Maison comme la recherche de son frère tout en éliminant les ennemis possédés par le Hiss.
Le scénario de Control est très (très) complexe à appréhender dans les premières heures de jeu. En effet on ne comprend pas toujours tout, mais c’est ce qui fait de Control un œuvre mystérieuse et particulièrement intéressante à suivre. L’histoire apporte son lot de surprises et d’interrogations comme Alan Wake le faisait en son temps. Les personnages sont assez intéressants et dans la majorité des cas, ils sont bien écrits. L’héroïne Jesse paraît assez lisse au départ, ça s’arrange par la suite, elle n’est pas qu’un simple amas de pixels. Au niveau de la mise en scène, des cinématiques, le tout est fluide et franchement réussi, Remedy signe là une belle réussite scénaristique.
Papiers s’il vous plait !
Dès les premières séquences d’action qui composent l’épopée de Control, le rapprochement avec Quantum Break est indéniable. Malgré tout, elle arrive à se démarquer de son aîné, notamment grâce à un gameplay plus intuitif et beaucoup plus dynamique grâce aux pouvoirs. Ces derniers viendront agrémenter les différentes armes du jeu, ce combo armes/pouvoirs permet de varier les plaisirs et d’apporter une réelle plus-value pour la diversité des situations de combat. Une bonne chose. Ici pas de système de couverture automatique, notre héroïne utilisera alternativement armes à feu et pouvoirs surnaturels, lui permettant par exemple de projeter des éléments de décors sur les ennemis.
Les combats sont plutôt dynamiques grâce aux effets visuels explosant dans tous les sens au moindre échange de tirs. La diversité des ennemis est plutôt appréciable, allant du simple soldat Hiss au gros colosse plutôt ardu. Quelques boss viendront se mêler à la fête et tenteront de freiner notre progression, attention à ne pas rester immobile, il faudra sans cesse rester en mouvement pour s’en sortir sain et sauf.
Chaque mission accomplie rapportera des points de compétences que le joueur sera libre d’investir dans telle ou telle capacité. Améliorer sa santé ou améliorer son énergie ? Chaque joueur sera libre de choisir. Ramasser des ressources permettra à chacun de créer de nouvelle arme, de les faire monter de niveau. La structure du monde de Control se compose en plusieurs hub au sein du FBC. Cette dernière rappelle étrangement celle d’un Metroidvania.
Pour explorer tout il faudra régulièrement revenir sur ses pas pour collecter des informations sur ce qui entoure tout cet univers. Un des axes importants du jeu concerne les points de contrôle, qu’il faudra « purifier » ou capturer. Ces points permettent les voyages rapides entre les différentes sections du Bureau, mais aussi de ressusciter Jesse en cas de game over (ce qui arrivera souvent).
Elle me contrôle (et rythme mes pas)
Pas de multijoueur au menu, en effet Remedy poursuit sa tradition de jeu solo narratif. Notons au passage une palanquée de collectibles. Parlons du game design, qui relève par moment du génie, les développeurs maitrisent parfaitement ce point-là. Chaque coin est une entité vivante, un véritable tableau que le joueur prend plaisir à découvrir au fil des heures. Control pourra rebuter certains, l’aspect dirigiste du soft est réel. Chaque pouvoir pourra être acquis en passant par des altérations dimensionnelles, faites de formes géométriques simples et de surfaces monochromes, des séquences déroutantes.
Pour compléter le jeu à fond, il vous faudra une bonne quinzaine d’heures, une bonne durée de vie pour un jeu du genre. On vous conseille d’ailleurs de prendre votre temps pour parcourir cette aventure fascinante de bout en bout. Des énigmes sont de la partie, parfois simples mais jamais simplistes, elles vous étonneront par moment. Ces dernières permettent une bouffée d’air frais entre les séquences d’action. Petit bémol, l’intelligence artificielle, est très souvent défaillante, les ennemis sont plutôt bêtes dans l’ensemble.
Contrôle de routine
Control tourne sur le moteur maison de Remedy, Northlight Engine, déjà à l’œuvre sur Quantum Break. Le tout tourne de manière fluide dans la plupart des situations, notons tout de même quelques ralentissements qui peuvent être gênants dans le feu de l’action. Malgré quelques problèmes techniques comme un affichage tardif des textures, des résidus de bugs et un aliasing assez présent, le titre de Remedy s’en sort très bien, notamment sur les éclairages qui sont tout simplement magnifiques. Le rendu général force le respect sur PC, PS4 Pro et Xbox One X. Du côté des consoles classiques PS4 et Xbox One, le jeu est bien moins beau et bien moins fluide. Un filtre assez gênant est présent à l’écran, du motion blur qui parfois fait tache et rend le jeu assez flou.
Mais là où Control fait taire les plus tatillons, c’est sur sa direction artistique, excellente de bout en bout, le jeu dégage un charisme et une âme incroyables, qui rend le titre des finlandais unique. Une belle réussite donc. Le moteur physique est probablement aussi l’une des plus belles réussites du jeu, qui en compte beaucoup.
Là aussi, les développeurs font fort. Le sound design général du jeu est une franche réussite. Les artistes de Remedy ont réalisé un boulot titanesque pour réussir une immersion sonore totale. Les bruitages, les musiques, les sons sont très réussis et parviennent à faire frissonner le joueur.
Tantôt inquiétante, tantôt prenante, l’ambiance musicale fait parfaitement le job. Niveau doublages, la version française n’est pas au niveau de la version originale, allant du moyen au mauvais, optez pour la version originale sous titrées en français, vous gagnez en immersion. Au passage, quelques soucis de synchronisation labiale sont à noter autant en VF qu’en VO.