Test RAGE 2 : un bel univers post-apo, mais pas sans défauts
Le retour de RAGE !
Quasiment 8 années se sont écoulées depuis la sortie du premier RAGE, développé par id Software à l’époque. Avalanche Studios a pris le relais pour ce nouveau RAGE 2, désormais calqué sur le modèle de Mad Max déjà établi par le studio à l’époque. L’accent est mis sur la combinaison de pouvoirs et de fusillades, avec une orientation open-world. Déception ou surprise de l’année ?
RAGE 2 nous place sur la Terre, dans un monde post-apocalyptique, suite à la chute d’un astéroïde. Suite à cette catastrophe, seulement 20 % de la population mondiale a survécu. Les survivants de cet évènement sont soit des répartis criminels, des survivants ou ont rejoint l’Autorité. Cette dernière est une puissante organisation paramilitaire aux ambitions dangereuses, elle est dirigée par Martin Cross. Cross est le grand méchant du jeu, à la manière de Joseph Seed dans Far Cry 5. Toutes ces factions s’entre-tuent pour le contrôle de diverses ressources rares et utiles, éparpillées aux différents coins de terres désolées.
Le scénario de ce RAGE 2 fait suite à RAGE (forcément…) et prend place 30 années plus tard. Le joueur incarne le dernier ranger sur Terre nommé Walker. L’histoire racontée dans ce RAGE 2 est tout simplement inintéressante. Les personnages sont caricaturaux, deux ou trois personnages arrivent tout de même à sortir du lot mais ce n’est pas assez pour rendre l’histoire de titre intéressante à suivre. Un loupé sur le point scénario donc. Il faudra trouver son compte ailleurs, c’est dommage, d’autant que l’univers est sous-exploité.
La RAGE 2 vaincre
On peut changer FOV, ce qui permet grandement d’améliorer la réactivité et le gameplay. Au niveau du ressenti manette en main, le jeu se rapproche de l’héritage d’id Software qui a supervisé le titre. Avalanche a réussi à transposer ce gameplay, entre modernité et aspect « old school ». Réactif et nerveux, RAGE 2 est très plaisant à manier. C’est d’ailleurs l’un des points les plus réussis du jeu. Le système de progression fait beaucoup penser à ce que Far Cry 5 a mis en place, avec des jauges d’influence à remplir en accomplissant des quêtes annexes ou principales. Avalanche n’a pas réussi à faire du monde de RAGE 2 un espace de jeu intéressant, ce monde est très statique et peu vivant.
En résulte souvent un rythme très plat et rarement intéressant pour le joueur. Malgré tout le gameplay au sol et en voiture reste une grosse force du soft. Le côté voiture, se rapproche de ce qu’Avalanche faisait dans Mad Max. Des courses poursuites et fusillades entre voitures seront bien évidement de la partie.
La structure même du jeu consiste à nettoyer des endroits pour gagner de l’influence et ainsi terminer le jeu. Le voyage rapide est disponible comme dans tous les mondes ouverts du moment. Sauf qu’ici aucun malus ne sera amputé au joueur, à contrario de Days Gone qui puisait dans votre carburant. Un système de crafting agrémente le gameplay, il faudra avoir les ressources nécessaires pour fabriquer tel ou tel objet. Tout est améliorable à condition d’avoir acheté ou trouvé le nécessaire pour. Dans les menus chaque pouvoir, arme, compétence est personnalisable. Chaque quête, en plus de faire monter les jauges de complétions, rapportera au joueur de l’argent et de l’expérience. Une sorte de light RPG, tout comme l’avait fait Far Cry New Dawn, dont Rage 2 semble s’inspirer.
Avalanche de bonnes idées ?
Pas de multijoueur à l’horizon, Avalanche Studios respecte l’orientation 100% solo de son aîné. En effet une aventure principale nous attend. Une aventure pas très intéressante et très courte, bouclée en peu de moins de 10 heures. A la façon de Far Cry 5 ou Mafia 3, ce deuxième épisode de la série Rage demande au joueur de faire monter ses jauges pour accéder aux missions principales. Pour ce faire il faudra accomplir des quêtes annexes comme vider des camps de leurs occupants, détruire des sentinelles, lever les barrages ou détruire des convois. Mais aussi retrouver les Arches présentes dans le monde de RAGE 2.
En plus de cela gravir les jauges des 3 alliés permettra d’acquérir des points d’expériences qui permettront d’acquérir des pouvoirs ou des compétences. Mais aussi améliorer ses armes dans le menu du jeu. Menu très brouillon d’ailleurs, pas très clair pour la lisibilité du jeu. Quelques objets à ramasser sont aussi de la partie comme tout bon monde ouvert.
Pour compléter le jeu à fond, il vous faudra une vingtaine d’heures. Du côté des armes elles sont assez différentes pour changer l’expérience des fusillades, malgré l’arsenal réduit. Plusieurs voitures et motos sont également présentes pour varier les plaisirs sur la route. À l’aide de ces véhicules vous pourrez attaquer des convois, il faudra améliorer son véhicule pour pouvoir affronter ces derniers. Le monde de RAGE 2 est composé de biomes distincts qui permets à la carte d’être plutôt variée. Quatre modes de difficulté sont disponibles pour pimenter vos parties, le mode facile, normal, difficile et pour les plus masochistes, le mode cauchemar.
Le fluo c’est fantastique
Techniquement le jeu est très en-dessous des standards du moment, même en monde ouvert. En effet le jeu est très inégal, parfois superbe notamment grâce à sa direction artistique particulière. Mais très souvent moyen, même sur les modèles 4K des consoles de Sony et Microsoft, le titre s’en sort plutôt moyennement. Aliasing, clipping, textures baveuses et bugs en tout genre, Rage 2 aurait mérité quelques mois de plus afin de peaufiner ça. Les possesseurs de la PS4 classique bénéficieront d’un jeu qui tourne en 1080p et à 30 images par seconde, les joueurs Xbox One devront se contenter du 900p. Toujours à 30 fps. Pour les 60 images par seconde, il faudra se procurer une PS4 Pro ou une Xbox One X en 1080p et pas en 4K.
Pour ce qui est des effets spéciaux le jeu assure, ils sont globalement bien réalisés, tout comme les explosions. Rappelons que le titre tourne sur le moteur Apex d’Avalanche, ce dernier est vieillissant comme le prouve Just Cause 4 dernièrement. De nuit RAGE 2 montre un autre visage, les effets de lumière sont mis en valeur de nuit, le jeu est plutôt joli. C’est une autre histoire de jour, les textures déjà moyennes ressortent beaucoup plus. Pour ce qui est de la version PC, le jeu est évidemment bien plus joli sur cette plateforme mais sans plus.
Du côté sonore, le jeu s’en tire correctement. En effet la version française et bonne sans plus. Certains doublages peuvent manquer de conviction par moment. La version originale par contre fait le boulot et s’en sort un peu mieux de ce côté-là. Le problème n’est pas là, c’est l’écriture des dialogues qui n’est pas au niveau. Pour ce qui est des bruitages et du sound design général, le jeu s’en sort bien mais aucunes des compositions musicales du jeu ne nous marquent. Une bande son somme toute classique.