Trottinettes électriques : un nouveau code de la route en vigueur (et jusqu’à 1500 euros d’amende)
Si vous habitez en ville, vous n’avez pas pu échapper au nouveau phénomène « EDP », pour Engins de Déplacement Personnels (motorisés ou non). Ces derniers (dont font partie les trottinettes électriques, mais aussi les hoverboards, les gyropodes…) permettent évidemment de profiter de nouvelles solutions pour se déplacer au quotidien.
Un code de la route aussi pour les trottinettes électriques
Toutefois, leur présence de plus en plus forte dans les rues et l’espace public n’est pas encore réglementée et pose des questions croissantes de sécurité. Du côté du Gouvernement, on a évidemment tenu à se pencher sur la question, afin de définir des règles d’utilisation. Pour cela, il a fallu adapter un tout nouveau Code de la Route. Une nouvelle réglementation qui entrera en vigueur en septembre 2019.
« Après plusieurs mois de travail et de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, les ministères de l’Intérieur (Délégation à la sécurité routière) et des Transports viennent de finaliser un projet de décret modifiant le code de la route. Il vient d’être notifié à la Commission européenne et sera présenté au Conseil national d’évaluation des normes (CNEN) puis au Conseil d’Etat » indique le Ministère des Transports.
A l’heure actuelle, les utilisateurs d’EDP non motorisés (trottinettes, skate-board, rollers, …) sont assimilés à des piétons par le code de la route. Ils peuvent donc circuler sur les trottoirs et sur les autres espaces autorisés aux piétons à condition de rester à la vitesse du pas. En revanche, les EDP motorisés (trottinettes électriques, monoroues, gyropodes, hoverboards…) n’appartiennent à aucune catégorie du code de la route. Leur circulation dans l’espace public n’est donc actuellement ni autorisée ni réglementée : leur usage est en principe limité aux espaces privés ou fermés à la circulation.
Selon le Gouvernement, cette nouvelle réglementation permettra de lutter contre les comportements dangereux régulièrement observés, de faire évoluer vers un usage responsable et plus sûr de ces engins et de retrouver un usage apaisé des trottoirs pour les piétons, et en particulier les plus
vulnérables.
Les changements à venir côté réglementation
Concrètement, le nouveau décret reconnaîtra les EDP motorisés comme une nouvelle catégorie d’engins et en définira le statut, leurs équipements et leurs règles de circulation ainsi que les éventuelles obligations d’équipements de leurs utilisateurs.
Parallèlement, un article du projet de loi d’orientation des mobilités permettra aux maires d’appliquer des possibilités de dérogation à ces règles, afin qu’elles puissent être partout adaptées à la diversité des situations.
Les Régles Générales
Les utilisateurs d’EDP motorisés doivent adopter un comportement prudent, tant pour leur propre sécurité que celle des autres. Il faut avoir au moins 8 ans pour avoir le droit de conduire un EDP motorisé. Le transport de passagers est interdit. Enfin, il est interdit de porter à l’oreille des écouteurs ou tout appareil susceptible d’émettre du son.
De plus, les utilisateurs de moins de 12 ans doivent obligatoirement porter un casque (comme en vélo). De nuit, ou de jour par visibilité insuffisante, et même en agglomération, ils portent un vêtement ou équipement rétro-réfléchissant (par exemple un gilet jaune, un brassard…)
Les EDP motorisés doivent être équipés de feux avant et arrière, de dispositifs rétro-réfléchissants (catadioptres), de frein, et d’un avertisseur sonore. Il est interdit de circuler avec un engin dont la vitesse maximale n’est pas limitée à 25 km/h.
Voies de circulation
Les EDP motorisés sont interdits de circuler sur le trottoir (sauf si le maire prend des dispositions afin de les y autoriser). Sur les trottoirs, l’engin doit être conduit à la main sans faire usage du moteur.
En agglomération, ils ont obligation de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu’il y en a. A défaut, ils peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h.
Hors agglomération, leur circulation est interdite sur la chaussée, elle est strictement limitée aux voies vertes et aux pistes cyclables. Le stationnement sur un trottoir n’est possible que s’ils ne gênent pas la circulation des piétons. La loi mobilités permettra aux maires d’édicter des règles plus précises de leur choix.
Les amendes prévues
Si vous ne respectez pas les règles de circulation, vous risquez 35 euros d’amende (2ème classe). Si vous circulez sur un trottoir sans y être autorisé, vous risquez alors 135 euros d’amende (4ème classe). Enfin, si vous roulez à plus de 25 km/h, on passe à 1 500 euros d’amende (5ème classe).