Test DiRT 2.0 : l’expérience rallye/WRX ultime ?
DiRT Rally de retour !
Quand DiRT Rally premier du nom est sorti, il a créé une énorme communauté qui voyait en lui la suite du très glorieux Richard Burns Rally sorti en 2004. Avec de superbes sensations manette et volant en mains ainsi que plus tard, le support VR (autant console, en version séparée, que sur PC). DiRT Rally 2.0, la nouvelle itération du célèbre jeu de rallye, est-elle la version universelle qui mettra tout le monde d’accord ?
Le premier (mauvais) virage
Le 6 juin 2017 représente un peu une “catastrophe” au niveau de la communication de la part des Britanniques de chez Codemasters. Cette date marque la sortie de DiRT 4, et tout le monde a cru à la suite de l’excellent DiRT premier du nom. Les développeurs ont bien essayé de brouiller les pistes avec un mode “arcade” et un mode “simulation” sans vraiment pointer la grande différence.
Pas un mauvais jeu, loin de là, avec de très bonnes idées comme la création aléatoire des spéciales, mais les joueurs l’ont vraiment mal pris (moi le premier) avec un jeu sans grande identité, si ce n’est le côté arcade pas totalement assumé pour le coup.
Qu’est-ce que DiRT 2.0 alors ?
DiRT 2.0, par son nom savamment bien choisi représente le premier DiRT en version deux, soit le DiRT hardcore que nous avons tous aimé dans sa version ultime (en attendant 3.0 mais je vais un peu vite).
Déjà, il faut savoir que DiRT Rallye 2.0 ne dispose pas de la précieuse licence WRC pour la plus grosse partie du jeu à savoir les spéciales de rallye. Il propose 72 spéciales réparties sur 6 vraies locations géographiques qui sont l’Argentine, l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Pologne, l’Espagne et les États-Unis. Le titre est aussi généreux en véhicules avec 50 (38 de rallye et 12 de WRX) petites bêtes sur-vitaminées à partir des années 60 jusqu’au R5 2018. Même si, comme cité plus haut, le jeu n’a pas les licences WRC, il possède un réel atout comme la licence officielle de la FIA championnat du monde de Rallycross au travers de 8 circuits.
Vous pourrez aussi vous mesurer au monde avec les classements en ligne, les challenges journaliers, hebdomadaires et bien évidemment les courses en ligne. Le jeu met surtout un focus sur les courses de rallye dites « classiques » et reprend des éléments de DiRT Rally (heureusement) comme l’achat et l’entretien des véhicules, ainsi que le team management. Grosse nouveauté d’ailleurs, la possibilité de jouer en contre la montre. Cela peut paraître anecdotique mais ce n’était pas le cas dans la première version du jeu.
La grande différence qui a été le plus « marketé » sur DiRT 2.0 est la déformation dynamique des spéciales. En effet, en fonction de votre position sur la grille, vous allez devoir jouer de l’embrayage, du freinage et de l’accélérateur avec finesse dans la mesure où la piste ne présentera pas la même aspérité à chaque passage. Vous ne pourrez jamais prétendre connaître les points de cordes, les freinages ou les transferts de masses par cœur et cela représente une excellente nouvelle à mon sens et qui rajoute en quelque sorte une bonne rejouabilité au jeu.
Les spéciales sont plus longues que dans le premier opus, avec parfois entre 8 et 12 km, soit de nécessiter jusqu’à 15 minutes de pilotage. Autant dire que la pression, vous l’aurez vraiment dans le sens ou l’impression de vitesse est extrêmement bien rendue et très grisante. Les spéciales peuvent représenter un mélange de joie, de rage, de frustration et d’adrénaline en même temps.
Premier chrono validé
Le premier gros point positif de ce jeu se situe dans la conduite (heureusement) et le savoir-faire de Codemasters (F1 2018, Colin McRae Rally) dans le domaine n’est plus à prouver. A vous dire vrai, mes premiers tours de roues m’ont procuré des sensations incroyables, autant en Lancia Delta HF qu’en Citroën C3 R5. Le poids des véhicules, leur centre de gravité (en fonction de la position du moteur), le changement de surface et la notion de perte de grip sont tout bonnement hors du commun pour un jeu vidéo. Et je n’exagère même pas.
En revanche, j’en profite pour dire qu’à l’heure où j’écris ces lignes et en ayant tout correctement configuré (avec les aides retirées), mon Fanatec CSL ne m’a pas donné entière satisfaction sur le retour de force. Je l’ai trouvé lourd et confus et les informations remontées par le jeu n’ont été pas super bien retranscrites peu importe la voiture ou le revêtement de la piste. A noter quand même que j’ai agréablement été surpris de trouver la possibilité de jouer en vue cockpit SANS volant à l’écran, une option que l’on trouve en générale sur les jeux de sim racing PC. Très bon point.
Deuxième chrono validé
Le deuxième gros point positif est sans conteste le sound design du jeu. Là je vous le dis clairement, le travail sur cet aspect est juste incroyable. Si vous connaissez un tant soit peu les véhicules de ce type, vous pouvez fermer les yeux et vous pourrez reconnaître le vrombissement rauque de la Subaru Impreza de 1995 ou encore de la Ford Fiesta MK II. C’est d’autant plus impressionnant en vue intérieur et avec un casque. Les sonorités moteur sont ultra réalistes et sans saturation.
En revanche, la mollesse du copilote (pourtant incarné par l’excellent Stéphane Prévot) est juste insupportable et mal venue dans un jeu à si haute intensité. Dommage.
Graphiquement, soyons clair, malgré la cote d’amour que j’ai pour les jeux de sim racing, DiRT Rally 2.0 ne ressemble pas à un jeu next gen. Je peux paraître un peu dur mais il est beaucoup trop proche de la première version. Certaines textures paraissent fades et l’aspect général ne décrochera pas la rétine. Par contre, les effets de lumières, météorologies et de boue/poussière sur les voitures est ce qu’il se fait de mieux depuis Sega Rally, ça c’est un fait.
Troisième chrono raté
Le mode carrière est carrément anecdotique. C’est en fait une succession de spéciales sans réel but. En tout cas vous n’allez pas vous sentir concerné et vous aurez plus vite fait de tester toutes les caisses et spéciales en championnat organisé selon vos propres envies. Aussi, pas de multi local, mais on commence à avoir l’habitude avec Codemasters et on n’a pas l’impression que cela risque de changer d’ici longtemps.
Franchement, le jeu est proposé un peu trop cher (50 euros est le prix conseillé) par rapport à ce qu’il propose. Les sensations de conduites ne justifient pas tout. En effet, il faut compter 90 € pour la Deluxe édition, donc en gros, des nouvelles voitures, spéciales et la neige. Car oui, pas de Monte Carlo ici ni même de spéciale en Suède ou en Norvège. Vous vouliez la neige comme dans DiRT 1 ? Raté, ce sera en DLC (payant). (Pas) Merci Codemasters.