Test Crackdown 3 : nouvelle vitrine technologique pour la Xbox One X ? (Spoiler : non)
Crackdown 3 est vraiment là ! On n’y croyait plus !
Très longtemps mis en avant comme devanture technologique des studios Microsoft, Crackdown 3 devait montrer la Xbox One sous son plus jour : graphisme époustouflant, environnement intégralement destructible et du fun à en mourir de plaisir. Le plat avait l’air gourmand, craquant, toutefois, un peu comme dans un fastfood bon marché, quand on ouvre la boite, on est parfois un peu déçu… Et les multiples reports n’annonçaient malheureusement rien de bon.
C’est l’histoire d’un clone énervé
Crackdown 3 prend place dans la suite historique de Crackdown 2 (une petite dizaine d’années après), à la suite d’une attaque terroriste qui réduit à néant toute l’alimentation électrique de la ville de New Providence. L’Agence, dont vous faites partie, est envoyée pour investiguer mais se fait prendre dans un guet-apens et tous les membres sont tués par un mystérieux groupe appelé Terra Nova. L’espoir renaît quand Echo (leader d’un groupe rebelle) arrive à ressusciter un des membres pour se dresser contre Terra Nova.
Crackdown 3 fait partie de la catégorie jeu d’action à mission « boum boum on casse tout dans la plus grande finesse » comme la série des Just Cause ou bien des Saints Row. Ne vous attendez donc pas à un scénario en béton, on est là pour en prendre plein les yeux avec une action survitaminée surtout quand Microsoft Game Studios nous met en avant depuis des années un environnement intégralement destructible à grand coup de trailer et d’armes surpuissantes.
Et c’est le soufflé qui…
Toutefois, après le trailer de lancement du mode solo et la manette en main, la hype redescend très vite, brutalement, sans crier gare… On se retrouve avec l’impression désagréable de jouer à Crackdown 2.5 (pour rappel, le 2 est sorti en 2010 sur Xbox 360) tant le jeu a l’air d’avoir peu progressé, aussi bien graphiquement que d’un point de vue du gameplay. On sent que les 5 ans de développement du jeu font très mal et le pire, c’est qu’on le sent quand on y joue : façon de conduire, menus, missions… Et malheureusement ce n’est pas ce qu’on attendait d’une production AAA poussée par Microsoft.
Alors bien sûr, certaines missions sont assez cool à faire et on arrive quand même à prendre un peu de plaisir à sulfater les méchants de Terra Nova dans les rues, mais on en fait assez vite le tour et la diversité des missions n’étant pas non plus incroyable (et avec un scénario quasi inexistant), on a vite fait de s’ennuyer avec ce mode solo.
A noter, quand même, un bon point de la part de Microsoft d’avoir inclut leur jeu directement dans l’offre Xbox Game Pass, rendant probablement plus tolérable les manquements de leur titre (et assurant aussi une bonne diffusion du jeu auprès des joueurs même sceptiques).
Des promesses non tenues
La promesse majeure de Crackdown 3 était le fait d’évoluer dans un monde entièrement destructible et pour cela, Microsoft avait mis en avant le fait d’utiliser (en guise de première mondiale) une architecture distribuée de type cloud pour effectuer en temps réel les multiples calculs nécessaires à un tel environnement. La déception fut donc grande lorsque l’on s’est rendu compte que cet feature du jeu n’est finalement disponible qu’en mode multi (et absolument pas possible en mode solo).
Concernant le mode Wrecking Zone (le mode permettant d’avoir un environnement complètement destructible), il se retrouve réduit à une arène de versus destructible, bref, on est un peu loin des promesses tenues et l’utilisation avancée de la partie « cloud computing » est franchement discutable (à noter toutefois le nombre intéressant de mode de jeu en multi).
Idem dans le mode aventure / solo où on a l’impression de jouer dans une ville sans âme avec des habitants qui ne changeront leur morne routine que s’il y a une explosion suffisamment près d’eux (et c’est sans compter l’IA des ennemis le plus souvent à côté de la plaque notamment lors des scènes de gunfight). Le reste du gameplay ressemblant tellement à Crackdown 2, on est forcément un peu amer.
Techniquement aussi, c’est la tristesse, et même si sur un écran 1080p le jeu n’est pas moche, on se rend très vite compte du gouffre technique dès qu’on augmente la résolution (et attention n’espérez même pas avoir un traitement de faveur avec une One X / écran 4K). Concernant le moteur graphique, c’est également un souci tant il est vieillot par rapport aux productions actuelles et pour le coup, indigne d’un jeu au label AAA sorti en 2019.