Test Hitman HD Enhanced Collection : quand Code 47 se refait une beauté
Après un Hitman 2 très réussi, le très culte Hitman Blood Money et le très controversé Hitman Absolution reviennent en 2019 avec une version améliorée en 4K. Vendue quand même à 60 euros, qu’apporte cette compilation des deux jeux de la série ? Lifting réussi ou compilation ratée ?
Hitman (aussi) a droit à son « HD Enhanced Collection »
Sorti en 2006, Hitman Blood Money, a bien été accueilli par la critique et les joueurs à l’époque. Hitman fondateur et novateur dans la forme, Blood Money reste toujours un monument du genre. Contrairement à son petit frère, Hitman Absolution, qui lui sorti a subi un déferlement de réactions négatives de la part des joueurs et de la presse lors de sa sortie en 2012. Qu’est-ce que cette réédition HD apporte à ses deux épisodes si différents dans leurs approches ?
Le scénario ne sert que de motif pour parcourir les destinations du jeu, dommage, on aurait voulu une intrigue plus palpitante et mieux écrite. L’intérêt se trouve ailleurs dans Hitman 2.
Absous tes pêchés
Malgré la controverse qu’il a subi lors de sa sortie en novembre 2012, cet épisode se base sur la scénarisation. Absolution est probablement le seul Hitman avec un réel enjeu scénaristique, ainsi que des vrais personnages bien travaillés. Penchant plutôt vers l’action, cet Hitman propose une nouvelle approche différente de ses aînés. Qui dit action dit mise en scène typée Michael Bay. Bizarre dans une série où Code 47 doit se faire le plus discret possible…
Revenons à l’intérêt de cette réédition, avec un Hitman Absolution qui tourne parfaitement en 60 images par seconde et en 4K si vous avez l’équipement nécessaire. Le tout est net, avec toutefois un peu d’aliasing, la direction artistique sublime l’ensemble pour donner un univers vivant et riche. Sorti il y a bientôt 7 années désormais, le gameplay s’articule autour de la jauge d’instinct. L’utilisation de cette dernière dépendra de la difficulté choisie en début d’aventure. C’est ici que le bât blesse puisque cette jauge est beaucoup trop permissive et rend le jeu très facile.
Plus fluide au niveau du gameplay par rapport à Blood Money, cet épisode est très agréable à jouer. La gestion de la foule est exemplaire, notamment dans le quartier chinois et dans le strip-club. Parlons d’un autre point de discorde, le système de sauvegarde par point de contrôle mal vu à l’époque. Comme dans les Hitman modernes, un système scoring est présent, vous serez récompensés selon vos actions durant le jeu. Les tirs d’instinct ont eux aussi subit une polémique. Avec la jauge remplie, 47 peut éliminer 5 ou 6 ennemis en une fois à l’aide ses pistolets, un peu comme dans Splinter Cell Convition d’Ubisoft. La mise en scène était l’une de ses grosses qualités à l’époque, certains plans de caméra dans les cinématiques ainsi que la composition d’image rappellent Tarantino.
L’assassin parfait
Les doublages en français ne tiennent pas toujours la route face à la version originale (il est possible de changer dans les menus). Rentrons dans le vif du sujet, 47 est chargé d’assassiner son ancien mentor, Diana Burnwood, le tout commandé par l’Agence. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu, puisqu’il s’agira de protéger une personne. Niveau durée de vie, vous en aurez pour votre argent, Absolution contient quasiment 20 niveaux ainsi qu’un prologue et un épilogue. Courts, longs, intéressant, mal fichus, tout ça pendant plus de 20 heures de jeu. Dernier point la bande son, les doublages déjà abordés plus haut, parlons des musiques et de l’ambiance. Excellente !
Les compositions musicales sont grandioses. Elles sont composées par Thomas Bärtschi, Peter Peter & Peter Kyed et non plus par l’emblématique compositeur de la série et d’autres séries comme Assassin’s Creed notamment, Jesper Kyd. Malgré le soin visuel apporté par cette version 4K 60 fps, les cinématiques semblent d’origine, avec une compression très visible…
Du sang sur les mains
Au premier contact, cet épisode sorti en mai 2006 a sacrément vieilli. Textures vieillottes, floues mais à 60 images par secondes et en 4K ! Point de scénario ici, la narration émane de chaque niveau. Chaque mission à son histoire et sa narration environnementale propre. Débarqué sur Playstation 2, Xbox, PC et Xbox 360, Blood Money au niveau des mécanismes est très rigide. L’IA est sacrément énervante, elle s’emballe pour un rien ou alors ne réagit pas comme il le faut. La difficulté même en normale est corsée, c’est le retour des Hitman old-school. Cet épisode garde une spécificité de son aîné, à savoir que l’on peut y jouer à la première personne.
L’humour noir est ici présent contrairement à Absolution qui est plus dans le premier degré. Ici vous n’avez pas le droit à l’erreur. La bande son reste exemplaire puisque Jesper Kyd, l’habituel compositeur de la série est bien présent cette fois-ci. Malgré ce soin apporté sur la bande son, la version française est beaucoup trop caricaturale dans l’interprétation.
Heureusement que le level design très réussi, ainsi que la diversité des situations abordées au cours des missions soient toujours des qualités du soft. Malheureusement tout le reste a terriblement vieillis, les cinématiques sont affreusement compressées. La progression au sein des niveaux se fait par des passages dans la planque de 47, où l’on pourra s’équiper à sa guise.
Attention à votre jauge de détection, moins permissive à l’époque. La jouer brutale se fera ressentir, en mal, dans les prochaines missions de notre assassin préféré. Mais cet épisode reste un épisode de très grande qualité pour tout fan d’infiltration hardcore qui se respecte.