Test Prey : un Dishonored de l’espace ?
La mort est dans le Prey ?
Après l’extraordinaire Dishonored 2, les équipes d’Arkane Studios nous proposent Prey, un simili-reboot du jeu sorti il y a 10 ans sur Xbox 360. Toutefois, ce Prey version 2017 n’a (presque) rien à voir avec le Prey originel. Dans ce nouvel opus, on incarne donc un/une scientifique, Morgan Yu, évoluant dans la station orbitale Talos 1, qui va devoir tout faire pour retrouver la mémoire d’une part, et tenter de ne pas se faire taillader en pièces par les Mimic, ces créatures extra-terrestres qui ont éradiquer toute forme de vie (ou presque) à bord de la station.
Après une introduction très travaillée, et fichtrement originale, Prey place donc le joueur dans la peau du/de la scientifique, qui va rapidement devoir apprendre à survivre dans ce milieu hostile. Rapidement, on met la main sur notre première arme, ainsi que sur de nombreux éléments, qui viseront à restaurer la santé de notre héros mais qui pourront également être recyclés en une matière première, pour fabriquer de nouveaux objets. Sans rentrer dans les détails, ce Prey offre un « loot » assez conséquent et à l’instar d’un Dishonored, il faudra fouiller chaque recoin pour dénicher les nombreux objets bonus. Parmi eux, de nombreux documents à lire, à visionner ou à écouter, qui donneront (souvent) des indices concernant l’ouverture d’une porte ou d’un coffre, en plus de révéler le gros de l’intrigue.
Pousser le gros ?
Sur le plan du gameplay, ce Prey se veut donc une simulation de survie relativement poussée, puisque si les Mimic sont assez « faibles » dans l’ensemble, se retrouver face à un petit groupe de 2 ou 3 peut rapidement s’avérer très problématique pour la jauge de santé. Histoire de distiller un stress permanent, les petits Mimic ont le pouvoir de prendre l’apparence de n’importe quel objet. Ainsi, cette innocente tasse, ce rouleau de papier toilette ou encore ce tabouret peut finalement représenter un Mimic dissimulé, qui vous attaquera dès que vous passerez à proximité. De quoi instaurer une méfiance constante face à tous les éléments du jeu, et faire sursauter le joueur à de nombreuses reprises.
Evidemment, outre les armes « classiques », ce Prey permet également de profiter de différents pouvoirs, à activer via un arbre de compétences très complet, et qui s’étoffera même au fil de l’aventure. Le joueur pourra donc décider de booster ses capacités au combat, ou au contraire d’améliorer son côté furtif, en se spécialisant dans le piratage par exemple. Là encore, le joueur dispose d’une palette de possibilités assez impressionnante, qui permet d’appréhender les niveaux de multiples façons. De quoi immerger totalement le joueur dans cette ambiance assez incroyable d’intensité, avec une aventure qui mélange allègrement phases de combat et phases de recherche.
Evidemment, Prey propose de suivre une trame principale, mais le joueur chevronné prendra forcément le soin d’accomplir les nombreuses quêtes annexes disséminées sur Talos 1. Ces dernières permettent bien souvent d’accéder à des zones spécifiques, mais aussi de mettre la main sur de précieux bonus. Malgré sa vue FPS, à l’instar de Dishonored, Prey impose une progression très calme, très posée, et surtout très minutieuse, puisqu’il faudra analyser chaque pièce pour trouver tantôt un poste de sécurité et activer/désactiver une porte, une carte ouvrant l’accès à une nouvelle zone, un coffre avec un code à déchiffrer/hacker, sans oublier de fouiller les scientifiques défunts qui pullulent, avec là encore une liste affichée sur certains PC, permettant de retrouver tel ou tel membre du personnel.
Esthétiquement, on retrouve la patte caractéristique Arkane Studios, avec une direction artistique assez incroyable, et surtout un level design archi-travaillé. Ainsi, si certains joueurs verront un seul et unique chemin pour parvenir au bout d’une pièce ou d’une énigme, d’autres parviendront à trouver un chemin alternatif, en ouvrant cette trappe cachée, ou encore en levant la tête pour prendre un peu de hauteur. A cela s’ajoute la possibilité en cours de route de prendre l’apparence de certains objets pour offrir encore plus de choix au joueur, sans oublier la possibilité d’activer des PC à distance via sa petite arbalète à fléchettes en mousse. Bref, il va falloir faire appel à votre logique et votre ingéniosité, et c’est tant mieux.
D’un point de vue purement technique en revanche, Prey n’est pas franchement une claque visuelle. En effet, le jeu affiche un rendu somme toute très correct, mais on est loin de certaines références en la matière, et il faudra donc se montrer assez conciliant avec des textures assez pauvrettes, quelques bugs par ci par là, et surtout des temps de chargement d’un autre âge pour passer d’une zone à une autre. La section audio est en revanche très réussie, notamment pour faire monter le stress.
Durée de vie et potentiel de rejouabilité
En ce qui concerne la durée de vie, ce Prey nécessitera une bonne grosse vingtaine d’heures à qui souhaite découvrir le fin mot de l’aventure (plusieurs fins sont au programme), tout en fouillant un minimum Talos 1. Evidemment, il est impossible de faire grimper toutes les stats de Morgan en une seule partie, et on pourra donc allègrement recommencer l’aventure en optant pour de nouveaux pouvoirs, qui modifieront forcément l’orientation même du schéma de jeu.
Bref, on ne saurait que trop vous conseiller de jeter un oeil du côté de ce Prey qui, malgré une technique qui en refroidira surement certains, propose une expérience de jeu assez intense pour qui prendra le temps de dompter le système de jeu et ses très nombreuses possibilités. Un jeu très solide globalement, vraiment très intelligemment conçu, mais qui pêche par un moteur de jeu assez vieillissant et quelques (petites) errances au niveau de la narration et du gameplay, avec des gunfights un chouia brouillons parfois. Du très (très) bon donc, à défaut d’être exceptionnel.
Test réalisé à partir d’une version éditeur dématérialisée, jouée sur PS4 Pro