Test For Honor : pari gagnant pour Ubisoft ?
Un jeu multi, avec des vrais morceaux de solo dedans
Après l’excellent The Division et l’étonnant Steep en 2016 Ubisoft a décidé de marquer ce début 2017 par le lancement d’une autre nouvelle licence : For Honor. Après un trailer aussi énigmatique qu’intriguant lors de l’E3 2015, et quelques phases bêta ces derniers mois, voilà que le jeu signé Ubisoft Montréal arrive enfin en version finale sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Un titre plein de promesses de la part d’Ubisoft, très orienté multi, mais avec quand même quelques vrais morceaux de solo dedans. Explications.
Selon ses géniteurs, For Honor se veut une fantaisie unique, qui permet de faire se rencontrer sur un même champ de bataille trois grandes civilisations, à savoir les chevaliers, les vikings et les samouraïs. Après un cataclysme qui a failli détruire toutes les civilisations, chaque faction a à coeur de rebâtir sa culture, et perpétuer la gloire de ses ancêtres. Pour les développeurs, il s’agissait, avec For Honor, de créer une invitation à l’imagination, en proposant notamment une région à très forte identité pour chaque faction.
Ainsi, une fois la très belle vidéo d’introduction passée, For Honor demande aussitôt au joueur de choisir sa faction de prédilection. Pas de panique, peu importe votre choix, vous serez tout à fait libre d’incarner la faction de votre choix dans le reste de l’aventure. Une aventure qui est principalement tournée vers le multijoueur, mais qui n’en oublie pas pour autant le joueur solo.
En effet, For Honor permet ainsi de goûter à un mode solo qui propose de vivre pas moins de six chapitres distincts pour chacune des trois factions proposées. Un mode solo qui fait finalement office de « tuto géant », mais qui offre néanmoins une petite histoire pour chaque faction, même si l’ensemble reste relativement léger scénaristiquement parlant. Il ne faut pas s’attendre à une grande aventure solo (comptez 5/6 heures grand max), mais plutôt à divers chapitres qui sont autant d’excuses pour présenter au joueur les diverses façons de jouer à For Honor. Pour cela, si le jeu propose 3 factions, chacune offre pas moins de 4 classes de héros à incarner, chacun étant doté de ses points forts/faibles.
Le but est donc de profiter du mode solo pour appréhender le gameplay de ce For Honor, très axé sur le duel bien évidemment. Pour cela, une pression sur la touche Ciblage permet de faire apparaitre des bandes noires en haut et en bas de l’écran, en plus de ciblé un adversaire principal. A partir de là, il faudra apprendre à modifier sa garde (haute, gauche, droite) en fonction de son adversaire, puisque c’est comme cela que l’on pourra parer les coups, et éventuellement lancer une contre-attaque dévastatrice. Un mode de jeu qui rappelle quelque peu le récent NioH, ou le très ancien Bushido Blade pour ceux qui s’en souviennent.
Certes, l’ensemble peut paraître relativement lent et fastidieux dans un premier temps, mais le système est finalement assez complexe, et donne lieu à de très belles joutes une fois le gameplay réllement assimilé. En effet, si ce dernier est accessible en quelques minutes à peine, il faudra plusieurs heures pour réellement dompter un personnage et ses caractéristiques. A ce sujet, chaque joueur est invité à tester les différents héros proposés pour trouver celui qui lui correspond le mieux, que l’on soit adepte des lourds gardiens Vikings, des discrets et rapides Paladins ou encore des assassin Orochi. En mode solo, on évolue évidemment contre l’IA, avec la possibilité d’opter pour des adversaires assez coriaces, et même un mode Réaliste, pour les puristes du genre. Le mode solo va permettre non seulement d’apprendre les nombreuses subtilités du gameplay, mais également de faire évoluer son personnage et déverrouiller d’indispensables compétences et autres items pour booster les caractéristiques de son guerrier.
En multi, For Honor propose différents modes de jeu, qui permettent de créer des alliances avec d’autres joueurs de la même faction, pour des batailles mettant en scène pas moins de huit joueurs humains, ainsi que d’autres soldats gérés par l’IA. Le système de jeu fait qu’il arrivera parfois de se retrouver en infériorité numérique, mais Ubisoft a particulièrement soigné ce point pour éviter autant que possible la frustration, grâce à une caméra bien pensée dans un premier temps, mais aussi grâce à une jauge de Revanche, qui peut littéralement faire basculer l’issue d’un combat pourtant bien mal engagé face à deux féroces adversaires.
Malgre le côté « réaliste » souhaité par les développeurs, les combats de For Honor sont très agréables à jouer et à regarder, avec une vraie dose de stratégie et de réflexion à respecter si l’on ne souhaite pas tomber en rade d’endurance en quelques secondes. L’acier récupéré au combat permet d’acheter de nouvelles armes/armures, mais on peut également décider de dépenser de vrais euros pour accélérer sa montée en grade. Globalement, les combats sont assez équilibrés, et les maps sont pensées de manière très intelligentes, à commencer par la possibilité de jouer avec les environnements, et faire par exemple approcher discrètement un adversaire d’un muret, pour déclencher une esquive au moment opportun, et faire basculer ce dernier par-dessus bord. Jouissif.
Visuellement, For Honor souffle un peu le chaud et le froid, avec quelques environnements très réussis, mais également quelques passages un peu plus cheap. Les personnages diffusent une vraie sensation de puissance et de lourdeur, mais l’ensemble parait quand même un peu pataud par moments. L’ensemble reste malgré tout très agréable à l’oeil, mais on notera quelques faiblesses par ci par là. Un grand bravo en revanche aux développeurs en ce qui concerne les animations, d’un réalisme exceptionnel. Evidemment, le coeur du jeu est ailleurs, et plus précisément dans son système de combat, autrement plus fin et étoffé qu’il ne parait de prime abord.
Bref, avec sa section solo correcte (mais assez juste niveau durée de vie) et son multi autrement plus consistant, mais surtout par son gameplay très original, For Honor se veut assez innovant, et parvient sans mal à instaurer cette notion de duel dans des affrontements parfois épiques entre ces différentes civilisations légendaires. Soulignons toutefois que l’acheteur de For Honor est finalement contraint à conserver son jeu durant plusieurs mois, puisque Ubisoft a d’ores et déjà annoncé l’arrivée régulière de nouveaux contenus dans le courant de l’année, sans oublier les diverses optimisations qui seront apportées au gré des patchs. Un système semblable à celui de The Division, qui a lui aussi profité de nombreux contenus réguliers durant toute l’année 2016.
Test réalisé à partir d’une version commerciale (fournie par l’éditeur) sur PS4 Pro