Test Final Fantasy XV PS4 Pro : l’aventure, avec un grand « F » !
Le nouveau Final Fantasy à l’épreuve
Annoncé il y a maintenant de longues années, le projet Final Fantasy XV est tombé dans les mains (sûrement tremblantes) de Hajime Tabata courant 2013, et c’est donc en cette fin d’année 2016 que Square Enix permet enfin aux fans de cette saga légendaire de vivre une toute nouvelle aventure. Un périple royal qui plus est, puisque le joueur incarne ici Noctis, le prince héritier du royaume d’Insomnia, parti rejoindre sa dulcinée en compagnie de ses frères d’armes Ignis, Gladiolus et Prompto. Un voyage exceptionnel évidemment, bien aidé par une nouvelle approche de type open-world.
En effet, si les premières heures de jeu limitent le joueur dans une zone relativement restreinte (mais néanmoins assez énorme), on parvient rapidement à déverrouiller l’ensemble de la map de ce Final Fantasy XV, et il est difficile de ne pas être frappé par le gigantisme de cet univers, qui propose à chaque instant (ou presque) de profiter d’un paysage magnifique, avec une nature verdoyante, un ciel bleu azur et des effets de lumière assez sublimes. Certes, si ce gigantisme apporte des émotions assez intenses, ceux qui ne jurent que par la technique verront rapidement du flou en arrière-plan, de vrais carences techniques (aliasing dans les cheveux, popping…) ainsi que des environnements parfois assez vides. Néanmoins, se promener au bord d’un lac illuminé par le soleil du matin, au beau milieu d’une immense plaine avec des montages (accessibles) en fond, et d’énormes animaux (qui peuvent être attaqués ou non) qui pataugent sereinement dans l’eau, offre un degré d’immersion rarement atteint.
C’est un fait, ce Final Fantasy XV aussi sublime soit-il, montre rapidement ses limites techniques, notamment si on le compare à un GTA ou un Assassin’s Creed. Outre le côté vide de certains environnements, on notera également des PNJ bien rigides, avec un côté très old school. Un côté à l’ancienne que l’on retrouve également dans la mise en scène, avec des dialogues très posés, bien loin du dynamisme actuel. Néanmoins, il suffit de quelques minutes de jeu seulement pour être littéralement absorbé par l’ambiance, et pour avoir sans cesse envie de se balader dans cet environnement luxuriant, que ce soit à pieds, à dos de Chocobo ou bien à bord de la voiture princière. A ce sujet, cette dernière évolue sur des rails, et vous ne pourrez donc pas partir en off-road. Vous pourrez en revanche allumer la radio, et écouter les OST des anciens Final Fantasy.
A l’instar d’un certain Uncharted 4 (qui brillait aussi par une technique extraordinaire), ce Final Fantasy XV joue comme rarement avec les émotions du joueur, qui fera fi des quelques carences techniques du jeu (sans pour autant les oublier), pour se focaliser sur l’Aventure proposée ici, et notamment le côté relationnel qui existe entre les 4 personnages. En effet, ces derniers discuteront presque en permanence durant le jeu, et on finit par s’attacher à ce quatuor assez étonnant de prime abord, mais dont l’humanité se révèle au fur à mesure de la progression. A tel point que l’on en vient souvent à remarquer tel ou tel comportement, que ce soit en jeu comme dans les cutscenes.
A ce sujet, chaque personnage dispose de ses propres caractéristiques, en combat bien sûr, mais aussi en dehors. Ainsi, Noctis se révèle être un fervent amateur de pêche, et il sera possible de passer du temps à taquiner le goujon, avec un joueur qui restera évidemment actif ici, et qui pourra passer des heures à tenter d’attraper tous les poissons du jeu, tout en admirant souvent une vue assez magnifique. Du côté des coéquipiers, Ignis voue un culte à la cuisine et pourra préparer des repas durant les campements à l’extérieur, histoire de booster temporairement les troupes. Enfin, Gladiolus se veut un baroudeur né, et dénichera de plus en plus d’objets sur les trajets, tandis que Prompto se chargera de prendre de nombreuses photos, à visionner avant chaque nuit passé au campement, dans une caravane ou dans un hôtel. Autant d’éléments, pourtant simplets en apparence, mais qui tendent à renforcer le côté « vivant » de cet opus.
Côté progression, ce Final Fantasy XV propose des combats dynamiques, avec un petit côté Kingdom Hearts. Pas de tour par tour ici, même s’il faudra la jouer de manière fine pour éviter de se retrouver à court de MP, et être ainsi dans l’impossibilité d’esquiver une attaque ou effectuer une attaque-éclair. Le joueur peut switcher entre quatre armes en temps réel durant le combat, histoire de profiter d’une épée courte et rapide pour terrasser un ennemi un peu faiblard, avant de switcher pour l’imposante lance à deux mains pour mettre à genoux ce démon gigantesque. Car oui, si Final Fantasy XV joue la carte de la démesure dans ses environnements, les ennemis disposent eux aussi d’un gabarit assez incroyables parfois, faisant passer certains géants de Shadow of the Colossus pour de la gnognotte. La faune proposée est assez incroyable, et visionner au loin un ennemi gigantesque ou voir passer au-dessus de soi un volatile XXL offre une vraie dose de sensations.
La quête principale est ici découpée en une quinzaine de chapitres, et s’il est possible de faire le jeu en ligne droite (contre 20/25 heures de jeu), on recommande évidemment plus que chaudement de s’attarder sur les très nombreuses quêtes annexes. Bien sûr, si certaines offrent des moments épiques, d’autres se révèlent très pauvrettes, et vous n’êtes pas à l’abri de devoir aller chercher des grenouilles dans un étang, ou même de préparer un repas à base de poisson pour un pauvre chat errant. On apprécie en revanche les quêtes de chasses (un peu comme dans un Witcher 3), et d’autres missions secondaires qui nous feront visiter des lieux magnifiques. Mais si on accroche à l’univers de Final Fantasy XV, on peut également passer de longues heures à pêcher, à dénicher de nouvelles recettes, ou même à participer à des courses de Chocobo… voire à se balader simplement sur la map, et découvrir des spots photos et une faune assez exceptionnelle. En ce qui nous concerne, au bout de 20 heures de jeu, nous étions encore dans le chapitre 4.
Autant d’éléments qui permettront d’engranger de précieux Gils (la monnaie locale), des points de XP et des points de PC. Les fans du sphérier de Final Fantasy X retrouveront d’ailleurs ici un arbre de compétences assez similaire. Côté XP, chaque combat, chaque action est prétexte à se remplir les poches, mais Final Fantasy XV propose ici une approche un peu différente. En effet, il s’agira bien ici de stocker des points de XP, mais pour les synthétiser (et donc les valider définitivement), il faudra dormir, en optant pour une caravane, un feu de camp ou un hôtel. A ce sujet, les hôtels offrent souvent un bonus multiplicateur de XP. Ainsi, pour évoluer efficacement, il s’agira de rester dehors le plus longtemps possible, pour accumuler un max de XP, puis se rendre dans un hôtel pour synthétiser le tout. Bien sûr, il s’agira de ne pas mourir entre-temps, auquel cas toute l’XP accumulée sera perdue. Sympa.
Côté scénario, on l’a dit, ce Final Fantasy XV ne brille pas par une trame haletante, ni même par une mise en scène digne de ce nom. Pas de cinématique non plus, la narration est globalement assez statique, et même assez mal ficelée parfois. A ce sujet, soulignons que le doublage VF de cet opus est une pure réussite ! Notons également que si la première partie du jeu se révèle assez libre, la seconde impose une progression plus dirigiste, avec certes quelques moments épiques, mais aussi quelques passages bien stressants… A ce sujet, ou pestera parfois face à une caméra bien angoissante, notamment dans les grottes et autres donjons, mais également parfois à l’extérieur, pour peu que l’on se batte à proximité de quelques arbres.
Bref, ce Final Fantasy XV, sans souffrir d’un scénario médiocre, loin de là, ne va pas transporter le joueur via son unique trame narrative, mais bien par la multitude de possibilités offertes, et surtout par le gigantisme de son univers, qui semble constamment demandé à être exploré. Les « vrais » fans de Final Fantasy pesteront certainement face à un système de combat un peu brouillon par moments, face à une magie relayée au second plan ici, ou même face à une évolution des personnages nettement moins complexe que dans d’autres RPG, mais il faut prendre ce nouvel opus comme une véritable aventure, un grand voyage que chacun pourra apprécier à sa façon, que ce soit en tentant de faire évoluer ses personnages au max, en découvrant les moindres recoins de la map, en se promenant à dos de Chocobo au petit matin pour profiter du soleil rasant les plaines, en passant des heures au bord d’un lac, en dégustant les nombreuses recettes proposées par les divers restaurants, en accumulant les XP… Bref, c’est à chacun de forger sa propre expérience Final Fantasy XV, et en cela, cet opus est une pure réussite.
Histoire de se rendre attrayant pour le « nouveau venu » et pour le fan, Final Fantasy XV propose donc une approche plus simple, au niveau du système de combats et de l’évolution des personnages notamment, mais dispose également de nombreux éléments très « fan service », qui font clairement plaisir à voir, et à entendre. Encore une fois, on ne saurait que trop vous conseiller de ne pas vous focaliser sur l’unique trame principale, et prendre le temps de fouiller les zones, et accepter les quêtes secondaires. Certes, cela n’empêchera pas de noter ça et là les quelques défauts du jeu, qui existent bel et bien, mais il faudra savoir prendre son temps ici pour apprécier pleinement cette expérience qui certes, offrira quelques moments de frustration et de déception, mais qui globalement procure de vraies émotions et un sentiment d’immersion assez incroyable, si bien que vous multiplierez les heures de jeu sans même vous en rendre compte.
Quid de la compatibilité PS4 Pro
Au lancement, ce Final Fantasy XV dispose bel et bien d’une compatibilité PS4 Pro. Concrètement, en allant dans les réglages du jeu, il est possible de profiter d’une option HDR, ainsi que de choisir entre des graphismes de type Finesse, qui améliorent le rendu à l’écran au détriment de l’animation (à 30 fps), ou bien de choisir pour un rendu baptisé Fluidité, qui offre des graphismes un chouia (mais vraiment un chouia) moins fins, mais qui permet de profiter d’une fluidité assez nettement accrue. C’est ce mode que nous avons privilégié durant notre périple, couplé bien sûr à l’upscale UHD (3840 x 2160 pixels) de la PS4 Pro sur un écran 4K.
En ce qui concerne la compatibilité HDR, cette dernière apporte un plus indéniable visuellement, si bien que repasser au jeu « de base » fera apparaître un jeu bien terne. Via l’affichage HDR, on profite de vrais effets d’éblouissements, d’une palette de couleurs indéniablement plus riche, avec des plaines plus verdoyantes que jamais. A noter toutefois que selon les réglages, ce même mode HDR peut s’avérer un peu trop généreux, et empiéter notamment sur les blancs. Il faudra donc veiller à régler sa TV pour éviter de se retrouver avec des blancs brûlés. Globalement, ce mode HDR insuffle indéniablement un côté plus vivant, plus organique à ce Final Fantasy XV.
En revanche, soulignons qu’il s’agit ici simplement d’une « compatibilité » PS4 Pro, et aucunement d’une « optimisation ». Une mise à jour du jeu devrait arriver courant décembre pour permettre à la PS4 Pro d’offrir de nombreuses améliorations visuelles. Reste à savoir quand…