Marseille : la série évènement Netflix arrive sur TF1, notre avis
La série évènement Marseille est arrivée !
Quelques semaines après le Marseille de Kad Mérad et Patrick Bosso, c’est un Marseille autrement plus sombre qui débarque, non pas au cinéma cette fois, mais à la télévision, sous forme d’une série originale Netflix de 8 épisodes. Disponible sur la plateforme de VOD depuis le 5 mai, la série Marseille arrivera également sur TF1 le 12 mai, avec en tête d’affiche un duo d’acteurs pour le moins prometteur : Gérard Depardieu et Benoit Magimel.
Marseille nous narre ainsi les aventures de Robert Taro (Gérard Depardieu), emblématique maire de Marseille depuis vingt ans, qui compte évidemment ses adorateurs, ses détracteurs, mais qui compte surtout sur Lucas Barrès (Benoit Magimel), son premier adjoint, pour prendre sa succession tout en douceur. Un jeune arriviste plein d’ambition qui va toutefois rapidement mettre à exécution un plan mûrement réfléchi pour renverser la situation, et « tuer le père« .
Voilà pour le « gros » de l’intrigue de ce Marseille, dans lequel on suivra également les aventures de la fille du Maire Taro, pigiste au journal local La Provence, qui va s’amouracher d’un jeune caïd de la banlieue Nord. On suit également l’évolution du personnage de la femme du Maire (Géraldine Pailhas), sans oublier les sulfureuses relations de Lucas Barrès, que ce soit avec la gent féminine ou avec quelques infréquentables. Certes, de prime abord, ce Marseille version Netflix pue le cliché à plein nez, et la scène d’ouverture (avec une victoire de l’OM au vélodrome qui plus est.. de la pure fiction !) n’augure pas franchement du meilleur pour la suite…
Liberté, Egalité, sans pitié ?
En effet, les premières minutes peinent un peu à faire plonger le spectateur dans cette ambiance fictive un peu trop… fictive pour le coup. Benoit Magimel « avé l’accent » semble parfois à la dérive, Gérard Depardieu ne semble pas franchement crédible, mais on parvient néanmoins à accrocher un peu à l’ensemble, à condition bien sûr de ne pas être trop exigeant, et surtout particulièrement conciliant avec les clichés (l’accent, les banlieues, la drogue, le vieux port….). Certains déplorent de leur côté l’absence d’acteurs « marseillais » (hormis Géraldine Pailhas), mais honnêtement, on voyait mal Titoff, Jean-Pierre Foucault, Patrick Fiori, Franck Leboeuf ou encore Patrick Bosso ici pour rendre l’ensemble plus crédible…
Dans Marseille, tout est prétexte à mensonges, trahisons, manipulations, coucheries, exécutions sauvage, avec d’un côté le clan « Taro », le gentil de l’affaire, pourtant pas forcément très « clean », et de l’autre, le clan « Barès » qui est prêt à user de tous les moyens pour faire s’effondrer le château de cartes (Taro, cartes…) qu’est l’assemblée municipale. Visuellement, l’ensemble est assez inégal, avec quelques plans très réussis, et d’autres qui fleurent quand même le téléfilm de milieu d’après-midi sur France Télévision. Côté mise en scène, c’est un peu la même bouillabaisse avec un Benoit Magimel qui en fait franchement trop parfois, et un Depardieu comme dit plus haut, moins à l’aise dans son costume de maire que dans les publicités Barilla. On regrette également quelques placements produits un peu lourds (Windows Phone encore lui…) et quelques effets en surimpression (mail, texto, Twitter…) qui font quand même très cheap, sans oublier quelques « clins d’oeil » à la réalité, avec ici un parti politique fictif et véreux baptisé « UPM », dont l’appellation est très proche d’un autre, et authentique, ex-parti politique (et véreux ?), l’UMP.
Soyons clairs, Marseille joue clairement la carte de la politique ultra-véreuse, truffée de règlement de comptes, de fausses factures, de coups de couteau dans le dos et de coups de b*** dans la ch****, et il ne faut pas y chercher grand chose de plus. L’ensemble est découpé en huit épisodes d’une quarantaine de minutes, avec toujours un générique ultra-léché, presque trop d’ailleurs. Tous sont conçus avec des bonnes grosses ficelles scénaristiques bien visibles et des situations assez prévisibles, et certains pesteront face au côté très caricatural de l’ensemble… mais on s’est finalement surpris à ne pas zapper et à aller jusqu’au bout de la chose malgré tout.
Une série qui se laisse regarder gentiment, ne serait ce que pour profiter de l’immense (dans tous les sens du terme) Gérard Depardieu, mais qui nécessitera un peu de recul de la part du spectateur, qui devra d’une part accepter le côté « non évènement » de cette production, et s’affranchir des nombreux clichés et d’un jeu d’acteurs un peu hasardeux parfois (et quelques répliques…). Au pire, l’abonné Netflix pourra toujours se consoler en regardant d’autres excellentes séries sur son service de VOD, comme Penny Dreadful par exemple, ou encore American Horror Story. Après tout, il en faut pour tous les goûts, non ? Putaing con !
La série Marseille est disponible en intégralité sur Netflix, et sera diffusée sur TF1 à compter du 12 mai.